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Taïwan-Chine : les tensions s'exacerbent, les États-Unis sur le qui-vive

Taïwan
Taiwan © Timo Volz / Unsplash

Depuis quelques semaines, la pression de la Chine sur Taïwan s’est accrue, au point de faire craindre une invasion. Les États-Unis soutiennent activement Taipei et s’attirent les foudres de Pékin.

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La liste des invités a fait crisser des dents. Le gouvernement chinois a accusé le 24 novembre le président Joe Biden d’avoir commis une « erreur » en invitant Taïwan à participer à un sommet virtuel pour la démocratie mi-décembre, qui réunira plus de 100 pays. « Taïwan n’a pas d’autre statut en droit international que celui de partie intégrante de la Chine », a indiqué devant la presse un porte-parole du gouvernement chinois, Zhao Lijian. Pékin considère l’île comme une province rebelle qu’elle entend faire revenir dans son giron. La Chine a déclaré le 1er octobre, jour de sa fête nationale, vouloir obtenir une « réunification pacifique » avec Taïwan, démocratie de 23 millions d’habitants dotée de son propre gouvernement et de ses propres institutions depuis 1949.

Pour faire pression sur Taipei sans recourir à la force, la Chine emploie les grands moyens depuis plusieurs semaines. Entre le 1er et le 4 octobre, 150 avions de guerre, dont des avions de combat et des bombardiers nucléaires, ont été envoyés dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan, a alerté le Parlement européen. En 2020, 380 avions avaient été identifiés contre 672 en 2021, rapporte Le Monde.

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« Ces incursions ont plusieurs objectifs. L’un est militaire : il s’agit de s’entraîner pour les vols et fatiguer les capacités de défense aérienne taïwanaise, développe Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique et directeur du Programme Taïwan sur la sécurité et la diplomatie. Ces incursions permettent parallèlement de tester les réactions internationales mais aussi de décourager la population taïwanaise en faisant planer le doute sur la possibilité d’une intervention militaire ».

La crainte d’une invasion « d’ici 2025 »

« C'est la situation la plus difficile que j'ai vue en plus de quarante ans de vie militaire », a déclaré le ministre de la Défense de Taïwan, Chiu Kuo-cheng le 6 octobre devant les parlementaires. Il craint que la Chine puisse être en mesure de lancer une invasion « à grande échelle » de l’île « d’ici 2025 ». « Aujourd’hui, la Chine n’en a pas les capacités, précise Antoine Bondaz, mais d’autres scénarios sont possibles, comme le blocage ou le semi-blocage de l’île pendant quelques jours ».

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Taipei n’entend pas céder. « Personne ne peut forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine a tracée pour nous », a acté la présidente du Taïwan, Tsai Ing-wen, le 10 octobre. L’île a inauguré le 18 novembre un « bureau de représentation » à Vilnius, en Lituanie, en utilisant son propre non, une alternative aux ambassades qui lui permet de tisser des liens avec d’autres pays sur la scène internationale. La Chine a fermement condamné cette initiative et a fait part de son irritation en rappelant son ambassadeur en Lituanie.

Des tensions entre la Chine et les États-Unis

Une situation inacceptable pour Washington, qui a réaffirmé son soutien envers Taipei. Les États-Unis «s’opposent fermement» à toute tentative «unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan», a déclaré Joe Biden, selon un communiqué publié par la Maison-Blanche le 16 novembre suite à un échange téléphonique avec le dirigeant chinois Xi Jinping. Pendant la guerre froide, Taïwan était vu par les États-Unis comme un rempart face au développement du communisme, et l’île est considérée aujourd’hui comme une alliée face à la Chine.

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La présidente de Taïwan a reconnu la présence de soldats états-uniens sur son territoire, venus former leurs homologues taïwanais. Une loi de 1979 permet au Pentagone de fournir une aide militaire à l’île. En cas d’escalade des tensions, « une intervention militaire des États-Unis est probable, estime Antoine Bondaz. La Chine le sait, c’est pourquoi elle est prudente ». Le dirigeant chinois a néanmoins mis en garde Joe Biden, en indiquant qu’il ne fallait pas « jouer avec le feu ».

Le Parlement européen a quant à lui fait part dans un rapport de sa « vive préoccupation au sujet de l’hostilité́ militaire persistante de la Chine à l’encontre de Taïwan », a plaidé « en faveur d’une participation substantielle de Taïwan, en tant qu’observateur, aux réunions, mécanismes et activités d’instances internationales » tout en respectant « la politique d’une Chine unique suivie par l’Union ».

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