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La République démocratique du Congo, vitrine fissurée de la Chinafrique

Signé en 2008 sous Joseph Kabila, le mégacontrat « minerais contre infrastructures » demeure un mirage : aucun des 31 hôpitaux prévus par Pékin n’a été construit, pas plus que les deux universités annoncées.

Publié le 26 novembre 2021 à 19h00, modifié le 27 novembre 2021 à 18h13 Temps de Lecture 5 min.

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Les présidents Joseph Kabila et Xi Jinping, à Pékin, en septembre 2015.

Ce devait être le « contrat du siècle ». La démonstration parfaite de ce partenariat « gagnant-gagnant » que la Chine promet à l’Afrique. En 2008, Joseph Kabila avait validé avec Pékin une gigantesque opération de troc : du cobalt et du cuivre de son pays contre la construction d’infrastructures. Pour celui qui était alors président de la République démocratique du Congo (RDC), l’ambition affichée était d’exploiter ce qu’il est convenu d’appeler le « scandale géologique » congolais pour en finir avec un autre scandale, bien plus authentique, celui de la pénurie de routes, de voies ferrées, d’hôpitaux, d’écoles, d’universités…

Pour la Chine, la négociation d’un accès préférentiel à ces ressources minérales s’avérait stratégique pour la poursuite de son développement industriel. La RDC est le premier producteur africain de cuivre et – de loin – le premier mondial de cobalt, essentiel pour la fabrication des batteries des véhicules électriques et des smartphones. Montant de l’accord : 9 milliards de dollars (environ 6,4 milliards d’euros à l’époque), ramenés l’année suivante à 6,2 milliards de dollars sous la pression du Fonds monétaire international (FMI), inquiet du surendettement que pourrait faire peser cet accord sur l’économie congolaise.

La nature de la relation a évolué au cours de la décennie suivante, passant d’une logique de troc à celle, commerciale, des « routes de la soie » imaginées par Pékin. Pour maintenir ses importations de minerais congolais, la Chine a ainsi concentré l’essentiel de la réalisation de ses projets dans le domaine hydroélectrique, afin de produire l’énergie nécessaire à une extraction industrielle.

Soutien américain

Mais voilà qu’un vent nouveau a commencé à souffler sur les relations sino-congolaises depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi à la présidence, en janvier 2019. Comme Joseph Kabila, qui avait tout d’abord bénéficié d’un important appui occidental avant de se rapprocher de Pékin, le nouveau chef de l’Etat, dont la légitimité électorale a été sérieusement mise en cause, a reçu dès ses premiers jours au pouvoir le soutien de la diplomatie américaine, dont son très visible et communicatif ambassadeur à Kinshasa, Mike « Nzita » Hammer.

Ce dernier l’a-t-il incité à remettre en cause la coopération nouée par son prédécesseur avec Pékin, dans un contexte international de rivalité exacerbée entre la Chine et les Etats-Unis ? « Je ne peux pas dire que les Etats-Unis l’ont poussé, mais ils n’ont sans doute rien fait pour l’empêcher. Sur le long terme, les réserves minières de la RDC sont stratégiques pour tout le monde », répond, avec une prudence de diplomate, un autre ambassadeur en poste à Kinshasa.

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