Liège

Femmes SDF : "Parfois, c'est mieux de dormir la journée pour se protéger la nuit"

Dans la rue à Liège, Kayu, qui est sans-abri, marche parfois la nuit et dort le jour parce qu'elle a peur.

© RTBF - Erik Dagonnier

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Par Erik Dagonnier

Dans la rue à Liège, Kayu, qui est sans-abri, marche parfois la nuit et dort le jour parce qu'elle a peur. En région liégeoise, les services sociaux estiment que les femmes représentent entre 20 et 30% des SDF. Agression physique ou sexuelle, racket,... : une réalité de la rue difficile à évaluer. Dehors, ces femmes vivent souvent la peur au ventre.

Récemment, un homme a été condamné pour avoir violé une femme SDF inconsciente dans la gare des Guillemins. Ce fait divers  pose question.

C'est plus insécurisant que pour les hommes car on a moins de moyens pour se défendre

Dans son plan "grands froids", quelques centres de jour à Liège ont des heures d'accueil réservées aux femmes. Et pour les abris de nuit, même si elles sont prioritaires, certaines doivent dormir parfois encore dehors.

C'est le cas de Kayu. A 33 ans, elle vit dans la rue depuis plus d'un an : "C'est très insécurisant, oui, beaucoup plus que pour les hommes parce qu'on est plus faibles. On a moins de moyens pour se défendre", témoigne-t-elle.

"C'est surtout en soirée, dès que la lumière manque, le moindre bruit, la moindre ombre peut faire peur. La tente que j'ai toujours sur moi, je la plante près des commissariats, comme ça, s'il y a un problème, je peux vite courir vers le commissariat pour aller demander du secours. Je dors très mal en tente. Parfois, c'est vrai que c'est mieux de dormir sur un banc la journée pour pouvoir se protéger la nuit. La nuit, je marche où il y a quand même un peu de monde. J'évite évidemment le Carré. On n'a pas d'endroit sécurisé pour nous. C'est révoltant. Pour le moment, je dors en abri de nuit. Malheureusement, c'est un abri qui est mixte, et c'est totalement insécurisant. Il n'y a pas vraiment de structure uniquement pour les femmes. A Liège, il n'y en a qu'une seule. Pour le moment, la liste d'attente est de trois mois. En fait, j'essaye de survivre."

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