Assurance chômage : ce qui change pour les chômeurs au 1er décembre

Le dernier volet de la réforme controversée de l’assurance-chômage entre en vigueur ce mercredi. Il faudra avoir travaillé six mois au lieu de quatre pour bénéficier d’une indemnisation.

A partir du 1er décembre, il faudra avoir travaillé six mois et non plus quatre pour bénéficier d’une allocation chômage. LP/Frédéric Dugit
A partir du 1er décembre, il faudra avoir travaillé six mois et non plus quatre pour bénéficier d’une allocation chômage. LP/Frédéric Dugit

    Le dernier étage de la réforme emblématique du quinquennat sur les règles du chômage prend place, après moult soubresauts. Les syndicats unis — pour une fois — ne sont pas parvenus à la faire tomber. Le Conseil d’État a définitivement fermé la porte à leur requête estimant qu’il n’y avait pas d’« élément suffisamment saillant » qui justifierait d’annuler les dispositions contestées parce qu’elles créeraient de nouvelles inégalités. Le durcissement des règles de calcul de l’allocation-chômage aura bien lieu.

    Après les premières mesures appliquées depuis le 1er octobre dernier qui modifient le mode de calcul de l’indemnisation, deux autres volets qui cristallisaient la colère entrent en vigueur ce 1er décembre pour parfaire ce serrage de vis : la durée d’affiliation nécessaire pour ouvrir ou recharger un droit et la dégressivité des allocations pour les plus hauts salaires.

    La dégressivité sur les hauts salaires entre également en application

    Concrètement, il faudra avoir travaillé six mois et non plus quatre pour bénéficier d’une allocation-chômage. Principaux perdants : les travailleurs précaires et les jeunes. Selon une étude d’impact de l’Unédic (caisse d’assurance chômage), publiée en avril, ce passage à six mois conduira au cours de la première année d’application à retarder l’ouverture de droits à 475 000 personnes.

    Les cadres, eux aussi, vont y perdre. La dégressivité à partir du septième mois d’indemnisation et non plus du neuvième mois d’indemnisation aura également de lourdes conséquences. « Entre mars et juin 2022, 35 000 personnes verraient leur allocation diminuer. Sur le second semestre 2022, 25 000 personnes seraient également concernées pour la première fois », écrivaient les experts de l’Unédic. Au total, selon les calculs des experts, l’ensemble de la réforme va affecter négativement 1,7 million de personnes.

    1,9 milliard d’euros d’économies générées en 2022

    Mais selon l’Unédic, la réforme globale de l’assurance chômage devrait engendrer des économies d’environ 1,9 milliard en 2022, puis 2,2 milliards en 2023 pour les caisses publiques. « Au moment où les incertitudes économiques recommencent à planer avec le nouveau variant, on pénalise les précaires, les jeunes et les cadres notamment ceux de plus de 50 ans qui ne retrouveront plus de travail dans leur quasi-totalité, maugrée Michel Beaugas, en charge de ces questions à Force Ouvrière. Cette réforme est mauvaise. »

    Parallèlement, Pôle emploi a annoncé un renforcement du contrôle des chômeurs afin de vérifier que ces derniers mettent tout en œuvre pour retrouver du travail. 250 000 contrôles devraient être effectués d’ici fin avril.