Les raisons de ne pas paniquer face aux mutations d'Omicron

Jeremy Bezanger/Unsplash
Jeremy Bezanger/Unsplash

Plus de 50 mutations, dont au moins 26 de nouvelles, jamais vues sur les variants précédents. Sans surprise, les mutations d’Omicron alimentent de nombreuses spéculations: comment se traduisent-elles concrètement dans la vraie vie? Certaines mutations sont par exemple associées à un risque d’échappement vaccinal— c’est-à-dire, la capacité à déjouer, dans une mesure encore inconnue, les vaccins. On ignore ce qu’il en est de sa virulence — la sévérité de la maladie. Faut-il s’inquiéter? Le New York Times rappelle une règle élémentaire: ce qu’une ou plusieurs mutations peuvent provoquer, d’autres gènes peuvent aussi le défaire.

Pourquoi c’est important. Ce phénomène, qui décrit l’interaction entre deux ou plusieurs gènes — ces derniers pouvant masquer ou empêcher l’expression d’autres gènes — se nomme épistasie. C’est pour cette raison que les scientifiques restent prudents et ne souhaitent tirer de conclusion sur la seule base d’une liste de mutations. Autrement dit, la somme de plusieurs mutations n’entraîne pas nécessairement la somme de leurs propriétés biologiques précédemment observées.

Il y a de bonnes raisons d’être prudent: l’an dernier, lors de l’émergence du variant Beta en Afrique du Sud, la communauté scientifique s’était inquiétée de mutations sur ce dernier affectant la sensibilité aux vaccins. Et malgré tout, c’est la souche Delta, dont ces mutations sont absentes, qui est devenu dominante.

Omicron semble avoir plusieurs mutations qui lui permettent de se lier plus étroitement aux cellules humaines et qui pourraient favoriser une transmissibilité accrue. «Mais en agissant ensemble, ces mutations pourraient aussi avoir un effet différent», explique au New York Times Jesse Bloom, biologiste au Centre de la recherche sur le cancer Fred Huntchinson.

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