Pollution lumineuse : une étude révèle qu’elle accélère l’arrivée du printemps en ville

Entre îlots de chaleurs et pollution lumineuse, le printemps démarrerait en moyenne six jours plus tôt dans les villes qu’à la campagne.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 2 ans.

Une chercheuse américaine a découvert que, combinée à des températures élevées, la pollution lumineuse modifie la période de floraison des arbres dans les villes. Ses travaux ont été récompensés pour l’éclairage nouveau qu’ils apportent sur la façon dont la lumière artificielle influe sur les écosystèmes urbains.

La pollution lumineuse, angle mort de la recherche

Dans les grandes villes, le printemps survient plus tôt que dans les zones rurales. La raison ? Les températures y sont plus élevées à cause de la pollution, mais aussi de la lumière artificielle. Cette découverte a été faite par la chercheuse américaine Lin Meng, lauréate du prix Science & SciLifeLab 2021 pour les jeunes scientifiques.

Publiés dans la revue Science, ses travaux ont été réalisés dans des grandes villes aux États-Unis et permettent d’évaluer l’impact du changement de température et de la lumière sur le cycle régulier jour-nuit dont dépendent les plantes. La chercheuse s’est particulièrement focalisée sur la lumière artificielle, dont l’impact sur la végétation urbaine est souvent négligé lors de l’élaboration de stratégies d’éclairage extérieur (lampadaires, illuminations de bâtiments, spots publicitaires, etc). 

“En tant qu’écologistes, nous savons beaucoup de choses sur l’impact du réchauffement et de l’augmentation de la concentration de dioxyde de carbone sur les plantes, car ce sont les deux aspects les plus significatifs du changement climatique” (…) “L’effet de la pollution lumineuse sur le rythme saisonnier de la végétation est un angle mort”, explique Lin Meng, chercheuse au Lawrence Berkeley National Lab à Berkeley en Californie.

Un printemps précoce en ville

On sait depuis longtemps que la pollution atmosphérique contribue à réchauffer les villes, parfois avec un écart de 3 °C entre les zones urbaines et les zones rurales. Connu sous le nom d’îlot de chaleur urbain, ce phénomène contribue à modifier les cycles saisonniers des végétaux. Au printemps, les arbres verdiraient en moyenne six jours plus tôt que dans les campagnes.

Et la pollution lumineuse pourrait donc y contribuer davantage. Selon l’étude de Lin Meng, la lumière artificielle aurait avancé l’arrivée du printemps de neuf jours dans les parties des villes où la lumière artificielle est particulièrement intense.

La chercheuse espère poursuivre ses recherches afin de déterminer l’effet spécifique des sources de lumière artificielle (LED, lampe sodium, etc.) sur les différentes espèces végétales, ainsi que l’identification d’une période critique à laquelle les arbres seraient particulièrement sensibles à ces éclairages.

“Les réponses à ces questions permettront de prendre des décisions sur les types de lumière dont nous avons besoin pour différents endroits afin de minimiser les conséquences écologiques”, estime Lin Meng. 

“Comprendre comment la température et la lumière induites par la ville influencent la végétation accroît notre connaissance de ces interactions écologiques fondamentales et nous aidera à concevoir des paysages urbains plus résilients”, commente de son côté Sacha Vignieri, rédacteur en chef adjoint pour la recherche de la revue Science.

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