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Cultes ! 10 œuvres qui donnent envie de danser

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Arabesques, entrechats, valses ou bals populaires… Depuis l’Antiquité, sculpteurs et peintres s’évertuent à représenter l’art de la danse. Subtile pirouette qui leur permet en réalité de saisir le corps en tension et en mouvement. Nul besoin d’avoir le rythme dans la peau pour apprécier les dix œuvres suivantes.
Anonyme, Danseuse égyptienne
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Anonyme, Danseuse égyptienne, Nouvel Empire - XIXe dynastie

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La plus acrobatique

Quelle souplesse ! Yogis et gymnastes verront immédiatement dans cette figure, surnommée la « ballerine du musée de Turin », la posture du pont. Impressionnante contorsion qui épouse parfaitement la forme circulaire du support employé. Il s’agit d’un ostracon, morceau de poterie, ou en l’occurrence de calcaire, vieux de plus de 3 000 ans, découvert dans le village égyptien de Deir el-Médineh. Cette silhouette renversée, douée d’une épaisse chevelure bouclée, surprend par la délicatesse de ses traits. Les maîtres antiques ne manquaient pas de talent !

Calcaire peint • Coll. Museo Egizio, Turin

Anonyme, La Danse de la mort
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Anonyme, La Danse de la mort, XVe siècle

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La plus philosophe

Au Moyen Âge, épidémies et guerres battent leur plein. Le motif de la danse macabre se répand alors pour souligner l’inexorabilité de la mort, face à laquelle tout le monde, nobles, militaires, paysans… s’avèrent égaux. À l’Abbaye de la Chaise-Dieu, bijou gothique du département de la Haute-Loire, un groupe de squelettes moqueurs précipite une vingtaine de vivants dans une funeste ronde. Cette fresque, divisée en trois panneaux, aurait dû s’accompagner, dans la bande située juste en dessous, d’un poème sur le passage du temps.

Tempera sur pierre • Coll. Église Saint-Robert, La Chaise-Dieu • © Bridgeman Images

Andraa Mantegna, Le Parnasse, Mars et Vénus
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Andraa Mantegna, Le Parnasse, Mars et Vénus, 1497

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Le plus honorifique

Ça balance pas mal sur le mont Parnasse, l’une des résidences d’Apollon ! Conçue par le maître italien Andrea Mantegna, acquise par le cardinal de Richelieu, saisie à la Révolution pour finalement atterrir au Louvre, cette œuvre puise dans la mythologie afin de rendre hommage à sa commanditaire. Réputée pour sa beauté, Isabelle d’Este apparaît dans la partie supérieure de la composition sous les traits de Vénus, la déesse de l’amour, et aux côtés de son mari, François II de Mantoue, alias Mars ici, le dieu de la guerre. Sous les deux époux, célèbres mécènes de la Renaissance, se déploie une farandole de muses, ambassadrices des arts dans l’Antiquité.

Tempera sur toile • 159 × 192 cm • Coll. musée du Louvre, Paris • © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images

Pieter Brueghel l'Ancien, La Danse des paysans
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Pieter Brueghel l'Ancien, La Danse des paysans, vers 1568

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La plus moralisatrice

Ni daté, ni signé, ce tableau attribué au peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien serait le pendant de La Noce paysanne, scène de banquet qui dénonce en creux le péché de gourmandise. De même, ce qui apparaît ici comme une simple chronique de la vie paysanne revêt un sens moralisateur. Les vices se concentrent sur la gauche : les amoureux qui se bécotent derrière la table symbolisent la luxure ; le jeune homme coiffé d’une plume de paon, l’orgueil. Point de départ du mouvement dans la composition, le couple de droite se prépare à entrer dans la ronde qui se profile en toile de fond. En piste !

Huile sur panneau de bois • 119,4 × 157,5 cm • Coll. KHM, Vienne

Francisco de Goya, L’Enterrement de la Sardine
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Francisco de Goya, L’Enterrement de la Sardine, 1812-1814

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La plus ironique

Qu’est-ce que cet enterrement de la sardine dont il est question dans le titre ? Une fête catalane qui a lieu le mercredi des cendres, soit le lendemain de Mardi gras, et marque le début du carême. Le peintre Francisco de Goya choisit cet événement pour représenter une foule dansant et trinquant à des jours meilleurs. Si l’euphorie semble au rendez-vous, il ne faut pas oublier que l’Espagne sort tout juste d’une guerre d’indépendance (1808–1814). C’est ce que rappelle l’étendard figurant Momos, le dieu de la moquerie. À moins qu’il ne s’agisse de Goya daubant sur l’insouciance de ses compatriotes ?

Huile sur toile • 82 x 60 cm • Coll. Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid • © Bridgeman Images

Edgard Degas, Le Foyer de la danse à l’Opéra de la rue Le Peletier
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Edgard Degas, Le Foyer de la danse à l’Opéra de la rue Le Peletier, 1872

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La plus studieuse

À gauche, une ballerine s’apprête à exécuter une variation sous le regard de ses petites camarades, dont certaines s’étirent sur la barre du fond. À droite, un violoniste attend le signal du professeur, doté d’une canne, pour commencer à jouer. C’est avec un réalisme saisissant qu’Edgar Degas, surnommé contre son gré « le peintre des danseuses », traduit toute la rigueur d’un corps de ballet classique. Cette œuvre marque le début d’une série de toiles, dessins et sculptures (près d’un millier !), consacrés aux petits rats de l’Opéra. La scène se déroule dans la salle Le Peletier, victime d’un incendie en 1873.

Huile sur toile • 32 x 46 cm • Coll. musée d'Orsay, Paris • © akg-images / Laurent Lecat

William Bouguereau, La Jeunesse de Bacchus
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William Bouguereau, La Jeunesse de Bacchus, 1884

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La plus enivrée

Peintre académique, lauréat du prix de Rome en 1850, William Bouguereau affectionne les sujets mythologiques, qui sont pour lui autant de prétextes à représenter des corps dénudés aux proportions et à la carnation idéales. Ainsi de La Jeunesse de Bacchus, où le dieu du vin apparaît sous les traits d’un enfant, perché sur les épaules d’un éphèbe. Le cortège qui l’entoure est plein de vie. Une nymphe gît sur le sol, tandis que deux satyres aident Silène à se redresser sur son âne. Des centaures se déhanchent au son d’une double flûte. L’artiste aura mis trois ans à exécuter cette œuvre monumentale (6 mètres sur 3). Tout seul, sans l’aide d’assistants !

Huile sur toile • 331 x 610 cm • Coll. privée • © Sotheby's / akg-images

Camille Claudel, La Valse
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Camille Claudel, La Valse, 1905

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La plus fusionnelle

Un-deux-trois, un-deux-trois… C’est dans une valse effrénée que nous entraîne Camille Claudel, sculptrice qui fut aussi amante d’Auguste Rodin. Conçue entre 1889 et 1893, cette œuvre s’inscrit dans une période de production intense et reflète la relation passionnée qu’entretenaient les deux artistes. Le couple au bord du déséquilibre était à l’origine complètement dénudé. Et la sculptrice de le recouvrir, à la demande de l’inspecteur des Beaux-Arts, d’un drapé dont la traduction en marbre n’aboutira pas et dont la part se verra réduite dans une troisième version déclinée, quant à elle, en plusieurs exemplaires et matériaux.

Bronze • 43 × 33 × 18,5 cm • Coll. privée • © akg-images / Erich Lessing

André Derain, La Danse
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André Derain, La Danse, 1906

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La plus rythmée

Sur un fond jaune japonisant, trois femmes dansent entre les anneaux d’un serpent vert forêt. Palette tranchée, caractéristique du fauvisme dont André Derain n’est autre que le chef de file. La netteté des contours évoque son intérêt pour les arts extra-européens, qu’il découvre à Londres en 1906. La nudité de ces trois grâces se remarque à peine, tant elles sont contrastées. Bras ouverts, tête penchée, celle de gauche arbore les traits d’un masque Fang ; celle de droite doit sa posture à la figure africaine des Femmes d’Alger de Delacroix (1834). Ainsi s’imbriquent, au sein d’une même toile, différents mouvements, physiques et artistiques.

Huile sur toile • 175 x 225 cm • Coll. particulière • © Bridgeman Images

Alexander Calder, Joséphine Baker IV
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Alexander Calder, Joséphine Baker IV, vers 1928

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La plus jazzy

Cette silhouette dégingandée, à la poitrine et à la taille spiralées, semble se dessiner dans l’espace. Il s’agit de Joséphine Baker, célèbre chanteuse et meneuse de revue à qui Alexander Calder, installé à Paris depuis 1926, consacre plusieurs sculptures en fil de fer, dans le cadre d’une série inspirée de vedettes du cirque et du music-hall. L’artiste américain s’exécute sans avoir jamais vu sa compatriote sur scène. Alors à l’affiche du théâtre des Champs-Élysées, cette Vénus noire, vêtue d’une simple ceinture de plumes ou de bananes, doit sa réputation à un numéro de charleston hors du commun. Elle entrera le 30 novembre au Panthéon !

Fil de fer • 100,5 x 84 cm • Coll. Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle, Paris • © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian / © Calder Foundation New York / ADAGP, Paris, 2021

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