Bagarres, jets de chaises, journalistes hués… Le meeting d’Eric Zemmour sous haute tension

Plusieurs incidents violents ont éclaté durant le premier rassemblement officiel du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, qui tenait un meeting à Villepinte.

Initialement prévu au Zénith, à Paris, le rassemblement a finalement été délocalisé à Villepinte. L’équipe d’Eric Zemmour l’explique par « l’engouement populaire », mais admet aussi des raisons de sécurité.

Initialement prévu au Zénith, à Paris, le rassemblement a finalement été délocalisé à Villepinte. L’équipe d’Eric Zemmour l’explique par « l’engouement populaire », mais admet aussi des raisons de sécurité. - / AFP

On n’en attendait pas moins. Le meeting d’Eric Zemmour à Villepinte promettait d’être agité et cela s’est confirmé. A l’occasion de son premier rendez-vous de campagne, le nouveau candidat à la présidentielle, a pris la parole ce dimanche 5 décembre devant une foule chauffée à blanc.

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Après les insultes visant les journalistes de l’émission de télévision « Quotidien » (TMC-TF1), bientôt exfiltrés de la salle, ce sont carrément des affrontements qui se sont produits dans la salle. « L’Obs » a assisté à la mêlée.

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Des journalistes exfiltrés

Dans le hall de Villepinte, alors que le meeting n’avait pas encore commencé, la chasse à la journaliste de « Quotidien » était déjà ouverte. Une équipe de l’émission a été huée par la foule et mise brièvement « à l’abri par sécurité », selon l’équipe du candidat d’extrême droite à la présidentielle.

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Alors que, badge « presse » autour du cou, la journaliste Sophie Dupont arpentait avec son cameraman une allée entre les supporters d’Eric Zemmour qui l’attendaient, plusieurs personnes se sont mises à hurler « “Quotidien” dehors ! “Quotidien” dehors ! » et à s’en prendre à elle. L’agressivité a redoublé quand le journaliste Paul Larrouturou (ancien de « Quotidien », aujourd’hui à LCI) a accouru pour la protéger.

Alors que cette équipe interrogeait des participants, elle a été prise à partie, d’abord par un groupe de jeunes, puis par une foule de plus en plus importante. « Et tout le monde déteste Quotidien” ! », ont crié de nombreux participants. « Bande de vendus ! », pouvait-on aussi entendre dans les travées.

D’un côté, fusaient les menaces d’ultras qui voulaient en découdre avec les journalistes de l’émission. De l’autre accourrait aussitôt le service d’ordre des jeunes zemmouriens. Ces derniers ont exfiltré la journaliste et son cameraman du chaudron.

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« La sécurité les a mis à l’abri, eux n’ont pas été tapés. La sécurité a surréagi. Ils sont revenus. Il n’y a eu aucune violence », a assuré l’équipe de communication du candidat. L’une des journalistes qui avait été évacuée était bien de retour dans la salle une demi-heure après l’incident.

Des militants SOS Racisme frappés

Quelques minutes plus tard, alors qu’Eric Zemmour a pris la parole, un deuxième incident a éclaté. Une bagarre a eu lieu entre les militants du candidat d’extrême droite et plusieurs membres de SOS Racisme.

Comme le rapportent plusieurs journalistes présents, des militants de SOS Racisme ont été pris pour cible, et pour certains blessés par des partisans du polémiste alors qu’ils entendaient mener une action contre le racisme pendant le meeting. Au moins deux personnes ont été blessées, a constaté un journaliste de l’AFP.

Une des militantes du groupe entré dans le meeting, a expliqué, visage en sang, être venue « pour s’opposer de façon pacifique » à la présence du candidat d’extrême droite.

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Au fond de la salle, une « bagarre générale » s’en est suivie. « En quelques secondes, des chaises ont été lancées, des militants jetés à terre et frappés. Ils ont fini avec des plaies ouvertes – au moins deux – d’autres ont pris des coups. Voilà en 2021, en France, quand on vient dans un meeting pour dire non au racisme, on finit avec la tête en sang », a réagi auprès de l’AFP Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

Certains militants ont alors à nouveau tenté de porter des coups sur les membres du groupe antiraciste, finalement poussé dehors. Ils ont été exfiltrés par le service de sécurité du candidat d’extrême droite, jusqu’à l’extérieur du Parc des Expositions. Pour Dominique Sopo, « cela fera l’objet de plaintes de la part de militants agressés pour déterminer qui sont les agresseurs et qu’ils répondent de leurs actes ».

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