SUR LE PONT

Navigateur, Éric Bellion, nous partage son engagement pour la diversité

Un pont vers de nouveaux horizons.
La Banque Transatlantique donne la parole à des personnalités inspirantes qui racontent leur parcours et leurs projets dans une série d’entretien avec Frédéric Taddeï.

Navigateur, Éric Bellion nous partage son engagement pour la diversité.

Transcription de la vidéo

Prêt à traverser le pont ?
- Oui, avec plaisir, j'aime bien les traversées.
Présentez-vous
- Eh bien, je m'appelle Éric Bellion, j'ai 45 ans, je suis navigateur et ça fait 20 ans que je navigue en montant des aventures avec des hommes et des femmes tous différents, pour essayer de comprendre comment on peut s'épanouir dans la relation à l'autre.
Quel a été le déclic ?
- J'ai fait une école de commerce pour faire plaisir à mes parents, faire plaisir un peu à tout le monde. J'ai rencontré deux gars qui avaient le même rêve, un peu fou que moi qui étaient de faire le tour du monde à la voile. Il se trouve qu'un de nous trois avait deux cousins handicapés et en fait, on a embarqué les 45 jeunes adultes de leur association sur un périple de trois ans autour de la planète, ce qui a tout changé en fait.
Moi, j'ai voulu aller plus loin pour voir ce qu'on pouvait vraiment fabriquer entre personnes valides et personnes handicapées. Si on pouvait créer ensemble de la performance.
Un moment, vous vous êtes retrouvé avec un équipage basé sur la diversité et vous êtes allés faire une course contre des professionnels. Vous avez fini huitième.
- Ouais, et c'était une belle réussite. Bah il fallait voir la tête des grands professionnels de la course au large qui ont vu débarquer devant eux, un bateau associatif français. Ce bateau, ça ressemblait à la cour des miracles, mais en fait à bord, il y avait que des hommes et des femmes qui pouvaient le faire et qui ont tout mis dedans.
Avec cette force-là, on est allés battre des grands professionnels.
Comment vous l'expliquez d'ailleurs, que vous les ayez battus ?
- Je pense qu'en pariant sur nos différences, en les pointant du doigt à chaque fois, on a annihilé le pire poison de toutes les équipes qui pour moi est la rivalité.
On est dans un monde où on ne signale pas trop les singularités de chacun.
On essaie de lisser ou mettre dans des cases. Moi, j'ai une haine des cases, ça simplifie donc ça amène de la bêtise.
Et donc nous en pointant à chaque fois, en disant : "Toi t'es là pour telle raison, toi t'es là pour cette autre raison. Toi on t'a choisi pour cela." Chacun collaborait au maximum de ses possibilités et à la fin on avait un équipage qui vraiment se tenait et qui a dépassé ses capacités, qui s'est transcendé.
Est-ce que c'est facile de se réinventer ?
- Non, c'est pas facile de se réinventer. Et en même temps, moi je sais faire que ça et la plupart du temps quand je vais vendre des projets aussi à des partenaires, ils me disent : "mais, c'est, mais il est bien votre projet, mais je préférais celui d'avant, vous voulez pas refaire celui d'avant ? Et moi je peux pas refaire quelque chose que j'ai déjà fait.
C'est quoi votre nouveau projet en une phrase ?
- Ah il est un peu secret mon nouveau projet. J'ai fait le Vendée Globe en 2016, 2017.
- Arrivé premier d'ailleurs des bizuths.
- Ouais premier bizuth et je me suis dit mais plus jamais je referai le Vendée Globe. Résultat, je vais refaire le Vendée Globe, mais ce qui m'intéresse, c'est, comme c'est la plus grande compétition sur terre, mais en solitaire, j'ai envie de la twister, d'en faire une performance collective. Donc l'idée c'est d'aller la faire, mais à plusieurs.
- C'est tricher ça.
- Non, dans les règles.
- Nous voilà au bout du pont, merci Éric.
- Merci Frédéric.
- À bientôt.
- À bientôt.