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Limoges - Surpopulation carcérale : la maison d'arrêt est "une véritable cocotte minute"

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La représentante CGT de la maison d'arrêt de Limoges tire la sonnette d'alarme. Elle parle d'une "véritable cocotte minute" en raison d'une surpopulation carcérale "préoccupante" pour le personnel comme les détenus.

Une quinzaine des ces cellules de 9 mètres carré accueillent 3 détenus en ce moment à Limoges Une quinzaine des ces cellules de 9 mètres carré accueillent 3 détenus en ce moment à Limoges
Une quinzaine des ces cellules de 9 mètres carré accueillent 3 détenus en ce moment à Limoges © Radio France - Nathalie Col

Fatima Benyoussa est surveillante et représentante CGT à la maison d'arrêt de Limoges. En 17 ans d'ancienneté, elle n'a "jamais vu ça". Plus de 130 détenus pour 58 places au quartier homme et des cellules forcément pleine à craquer malgré leur petite taille. En ce moment, il y en a une quinzaine avec 3 détenus à l'intérieur. "Imaginez une cellule avec un lit superposé, un matelas par terre, les toilettes, deux petites tables et trois détenus. Le tout dans 9 mètre carré. Ce ne sont pas des conditions dignes. Jusqu'où on va pousser ? Mettre quatre détenus par cellule ? On ne peut pas pousser les murs. C'est impossible" s'agace-t-elle. 

Mes collègues commencent à être épuisés

Une surveillante selon qui cette surpopulation ne permet plus d'incarcérer les détenus en fonction de leur profil :"on doit tenir compte de l'âge, des antécédents judiciaires, des comportements, de plein de choses. On n'est plus capable de le faire" alerte Fatima Benyoussa, inquiète pour ses collègues. "On n'arrête pas. On court dans tous les sens. On est pire qu'avant le début du Covid. Mes collègues commencent à être épuisés physiquement comme psychologiquement. C'est une véritable cocotte minute ! On a la chance d'avoir des détenus très compatissants. Ils comprennent la situation mais jusqu'à quand ?" interroge-t-elle. 

Des aménagements de peine pour faire baisser la pression ? 

A ses yeux, il faut des aménagements pour les peines de courte durée :"on a le cas d'un détenu qui est resté 1 mois et demi chez nous. Quel est l'intérêt d'une petite peine ? Engorger les prisons ? Fatiguer les agents ? Il y a plein de choses qui peuvent être mises en place. Le bracelet électronique, les Travaux d'Intérêt Général... L'incarcération, c'est le dernier recours". Une position également défendue par maitre Edith Verger-Morlhigem, représentante du barreau de Limoges au sein du GLCP, le groupe Local de concertation sur la prison.

La solution, c'est que la société accepte de réfléchir sur le sens de la peine

"La solution, c'est que la société accepte de réfléchir sur le sens de la peine. C'est fondamental. Pour beaucoup de peines dites courtes, je suis persuadé que la prison n'est pas la solution mais qu'elle aggrave le mal" estime l'ancienne bâtonnière du barreau de Limoges. Une avocate et une surveillante qui espèrent que le juge d'application des peines a "suffisamment de bons dossiers" pour faire baisser le nombre de détenus et faire tomber un peu la pression à la maison d'arrêt. De son côté, l'administration pénitentiaire n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations. 

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