Et Cætera

Une «boîte noire de la Terre» a été créée pour documenter le désastre climatique

Ça fait peur? C'est fait pour.

Pas encore bâti, ce monolithe devrait ressembler à ça. | <a href="https://www.earthsblackbox.com">Earth Black Box</a>
Pas encore bâti, ce monolithe devrait ressembler à ça. | Earth Black Box

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ABC

Le glissement de l'humanité dans le chaos climatique est progressif, mais il pourrait être marqué dans les décennies à venir par des événements de plus en plus soudains et de plus en plus brutaux. Notre espèce ne semble plus à l'abri de l'autodestruction.

Ce sont ces mouvements, cette catastrophe annoncée et ce que les scientifiques en concluent à la suite de leurs études que la «Earth Black Box», littéralement «la boîte noire de la Terre», entend documenter.

Quelque part entre la publicité, la science, la science-fiction et la politique, la Earth Black Box est le fruit d'une collaboration entre Clemenger BBDO, grande firme australienne de marketing, des scientifiques de l'université de Tasmanie, notamment, et les artistes du collectif Glue Society.

Rappelant quelque peu la Fondation d'Isaac Asimov, cousine lointaine de la réserve mondiale de semences du Svalbard en Norvège, elle entend informer une éventuelle future civilisation –ou, pourquoi pas, une espèce extraterrestre étonnée de ne trouver que poussière sur cette planète autrefois fertile–, de la manière dont l'espèce humaine a provoqué sa propre extinction en ravageant son environnement.

L'objet est un monolithe de 10 mètres de long, sur 4 de large et 3 de haut. Recouverte de solides plaques d'acier de 7,5 centimètres d'épaisseur, il a été pensé comme un espace de stockage et installé sur une zone granitique de la Tasmanie australienne. La région a été préférée à d'autres (Malte, la Norvège ou le Qatar) pour sa grande stabilité géologique: la boîte est donc conçue pour survivre pendant des siècles, voire des millénaires.

«Chers descendants: désolé!»

«À l'évidence, c'est un concept plutôt puissant que de déclarer que la Terre dispose désormais d'une boîte noire. Parce que, soudain, on se met à penser: “Mais pourquoi notre planète en a-t-elle besoin?”», explique Jim Curtis de Clemenger BBDO à ABC, tout en promettant qu'il ne s'agit nullement d'un projet commercial.

«Mais c'est un outil avant tout», promet-il. «Le but de cet appareil est de fournir un compte-rendu non biaisé des événements qui ont mené à la perte de notre planète, de poser la question des responsabilités pour les futures générations et d'inspirer des réactions urgentes», poursuit le site officiel du projet.

Dotée de panneaux solaires et de batteries, connectée à internet, la boîte noire aura ainsi pour rôle d'agréger et de compiler toutes les données disponibles sur divers paramètres comme les phénomènes météorologiques, la température des océans ou de l'atmosphère, la consommation d'énergie, l'utilisation des terres, les émissions de dioxyde de carbone.

À considérer qu'elles existent encore et qu'elles soient encore compréhensibles et exploitables dans quelques siècles ou d'ici plusieurs millénaires, les données répertoriées auront-elles une quelconque utilité sur le très long terme? C'est peu probable –mis à part l'intérêt de faire parler de ces événements et d'élever quelques consciences.

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