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Droit de vote à 16 ans : le Sénat dit non

Le Sénat à majorité de droite a rejeté jeudi une proposition de loi de Martine Filleul, sénatrice du Nord, visant à abaisser de 18 à 16 ans le droit de vote, qui, à quatre mois de l’élection présidentielle, « se veut une réponse parmi d’autres » à l’abstention.

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Le texte était examiné dans le cadre d’une « niche » réservée au groupe PS. Pour son auteure Martine Filleul, il se veut « à la fois une réponse parmi d’autres à la question de l’abstention, mais aussi un geste, un symbole, une manière de montrer aux jeunes qu’ils font partie de notre République ».

L’abstention des moins de 35 ans a atteint 82 % aux dernières élections régionales et départementales.

« Notre démocratie est fatiguée, donnons-lui un nouveau souffle en faisant confiance à notre jeunesse », a plaidé la sénatrice du Nord, pour qui « c’est le cours de l’Histoire ».

« La société accorde déjà de nombreux droits à 16 ans », a-t-elle fait valoir, citant entre autres, l’émancipation, le droit de travailler, reconnaitre un enfant, faire un testament…

L’abaissement de la majorité électorale à 16 ans est portée par la candidate socialiste à l’élection présidentielle Anne Hidalgo. Les écologistes y sont également « favorables », comme l’a rappelé Mélanie Vogel.

Le texte de Mme Filleul proposait aussi l’introduction au collège d’une enseignement obligatoire aux sciences politiques, sanctionné par une évaluation. Ainsi que l’obligation de la création d’un conseil de jeunes pour les communes de plus de 5 000 habitants et les départements.

Pour la rapporteure du texte, Nadine Bellurot (LR), si la nécessité de lutter contre l’abstention des jeunes ne fait pas de doute, « la solution proposée ne semble pas opportune, pour des raisons à la fois juridiques et sociologiques ».

Elle a notamment avancé l’argument selon lequel majorité électorale et majorité civile « ne peuvent être dissociées ».

« Dire "oui" ou "non" au vote à 16 ans, ce n’est pas dire "oui" ou "non" à la jeunesse », a pour sa part souligné Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse et de l’Engagement.

« Ce n’est pas non plus résoudre d’un coup de baguette magique », le problème de l’abstention, a-t-elle ajouté.

« Le bon âge pour commencer à voter c’est l’âge où nous sommes prêts à le faire », a-t-elle poursuivi, se disant « convaincue » que le Service national universel (SNU) « sera un accélérateur d’entrée dans la vie citoyenne active ».

Le gouvernement voudrait plus que tripler en 2022 le nombre de participants à ce dispositif encore basé sur le volontariat, en passant de 15 000 jeunes cette année à 50 000. Il est ouvert aux jeunes de 15 à 17 ans.

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