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Utilisé chaque année par des millions de personnes souffrant de dysfonctionnements érectiles, le Viagra pourrait également permettre de traiter la maladie d’Alzheimer, selon de récentes recherches.

Une association significative

Malgré sa notoriété, le citrate de sildénafil, commercialisé sous le nom de Viagra, n’est pas un composé « unidimensionnel ». Initialement formulé pour traiter l’angine, bien qu’il n’ait pas réussi à franchir le cap des essais cliniques, certaines données indiquent qu’il pourrait également contribuer à traiter le paludisme, tandis que le tadalafil, médicament similaire, a été proposé comme traitement de l’insuffisance cardiaque.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Aging, des chercheurs américains ont examiné les demandes de remboursement de médicaments de plus de 7 millions de personnes, corrélées à des données biologiques et génétiques afin d’identifier des indicateurs clairs de la maladie d’Alzheimer.

Un total de 1 600 composés ont été pris en compte, et il s’est avéré que la prescription de Viagra était associée à une réduction de 69 % du risque de développer la maladie d’Alzheimer, touchant actuellement près de 35 millions de personnes dans le monde.

Bien que cette association soit significative, les chercheurs rappellent que l’étude n’établit pas de lien de cause à effet : il se peut que le Viagra prévienne la maladie, ou que les personnes présentant des précurseurs biologiques de la maladie d’Alzheimer soient également plus susceptibles de se voir prescrire la petite pilule bleue.

Des essais cliniques nécessaires

D’autres facteurs de confusion pourraient également entrer en jeu. Le sildénafil est notamment plus susceptible d’être prescrit aux personnes aisées, chez qui la prévalence de la maladie d’Alzheimer s’avère significativement plus faible. La taille de l’échantillon d’utilisateurs de Viagra était également, sans surprise, essentiellement masculine.

« Dans l’ensemble, l’association entre l’utilisation du sildénafil et la diminution de l’incidence de la maladie d’Alzheimer n’établit pas de lien de causalité ni sa direction », soulignent les chercheurs. « Nos résultats justifient donc des essais cliniques rigoureux sur l’efficacité du traitement par sildénafil chez les patients en étant atteints, incluant les deux sexes et contrôlés par placebo. »

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