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Santé

Les femmes, oubliées des essais cliniques ?

Les femmes souffrent deux fois plus d'effets secondaires que les hommes. En cause, des médicaments commercialisés en fonction d'études cliniques faites majoritairement sur des hommes.

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Une femme qui porte des lunettes de laboratoire compare les résultats d'une analyse ADN avec un tube Eppendorf.

Les femmes ont longtemps été mises de côté dans les essais cliniques.

Andrew Brookes / Cultura Creative / Cultura Creative via AFP

Saviez-vous que les femmes ont longtemps été absentes des essais cliniques, qui servent pourtant de base à la commercialisation et au dosage des médicaments ? Résultat, beaucoup de médicaments sont donnés à trop hautes doses aux femmes, ou ont des effets inattendus en raison des différences physiologiques et hormonales.

Seulement 30% de femmes dans les études sur les maladies cardiovasculaires

Chers lecteurs, à votre avis, combien de femmes y avait-il dans les études qui ont permis au Valium, célèbre anxiolytique, d'arriver sur le marché américain ? 

  1. 80% de femmes 

  1. 50% de femmes 

  1. 0% de femmes 

Et la réponse est donc ZERO. Pas la queue d'une femme dans ces études !  

Et ce n'est pas le seul exemple. Les 325 principales études sur les maladies cardiovasculaires comptent plus d'1 million de patients… Dont seulement 30% de femmes. Mais finalement, est-ce si important qu'il y ait plus d'hommes dans les essais cliniques ? L'aspirine ça marche pour tout le monde pareil, non ? Et bien non, car justement chez les hommes, elle diminue de 32% le risque d'infarctus, alors que chez les femmes... Surprise ! Ce sont les accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui sont diminués de 17%.

Lire aussiEtats-Unis : La FDA autorise les essais cliniques des implants de Neuralink chez l'homme

Deux fois plus d'effets secondaires chez les femmes

Le problème, c'est qu'à force de ne tester les traitements que sur les hommes, les femmes souffrent presque deux fois plus souvent d'effets secondaires, notamment à cause des surdosages. Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas de la même manière chez les femmes que chez les hommes ? Eh bien il se trouve que les femmes ne sont pas des hommes glabres avec des tétons utiles. Il y a une différence génétique : dès le 6e jour de grossesse, 30 % des gènes s’expriment déjà différemment chez les futures femmes. Rien que le cycle menstruel peut modifier la façon dont le corps absorbe les médicaments. 

D'ailleurs, à votre avis, pourquoi les femmes ont-elles été virées des essais cliniques ? 

  1. A cause du cycle menstruel qui complique les résultats, c'est pénible 

  1. A cause des risques potentiels pour leurs futurs enfants, c'est moche 

  1. A cause du fait qu'on ne comprend pas bien les différences femmes-hommes, c'est dommage 

Et la réponse est donc… Les trois ! Oui il y avait un petit piège, désolée. Mais l'espoir n'est pas mort, puisque la loi européenne oblige aujourd'hui à réaliser les essais cliniques sur des sujets des deux sexes. Depuis 2005... On n'est pas en avance !

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