C’est un chiffre qui interpelle, mis en avant par le "National Childbirth Trust" en Angleterre : selon les chiffres officiels donnés par l’Institut de Santé Publique, entre le 1er juillet et le 30 septembre, 17% des patients recevant un traitement par appareil de pontage pulmonaire ECMO étaient des femmes enceintes non vaccinées.
Si l’on envisage la catégorie de toutes les femmes âgées de 16 à 49 ans en soins intensifs sous oxygénation, on passe même à 32% de futures mères qui n’ont pas encore reçu de dose de vaccin, alors que le pourcentage n’était que de 6% lors de la première vague.
Qu’est-ce qui explique cette augmentation ?
- Au tout début de la campagne de vaccination, il y a eu une certaine méfiance par rapport à la vaccination des femmes enceintes, à cause d’effets secondaires très rares et très isolés, tels qu’on en a observé dans le reste de la population. A ce moment, les instituts de santé publique hésitaient à recommander la vaccination tant qu’on n’avait pas d’étude plus complète.
- Désormais, on a ces études, et la balance bénéfices/risques plaide très fortement en faveur de la vaccination des futures mères, même plus que pour d’autres catégories : dans de nombreux pays, les femmes enceintes sont ainsi désormais incluses dans les catégories "à risque", à privilégier pour la vaccination.
- On a l’impression aujourd’hui que le virus circule moins que l’an dernier, en raison des barrières offertes par la campagne de vaccination. Mais c’est oublier que le variant delta est plus contagieux, et que sans protection par des anticorps, on a au contraire plus de risques d’être contaminé. Il se fait que vu les hésitations du début, un certain nombre de femmes enceintes ont eu des réticences compréhensibles à se faire vacciner, plus que parmi d’autres catégories de la population. Elles sont donc plus nombreuses à entrer dans ce groupe de "personnes non-vaccinées", et donc plus susceptibles de développer une forme à risque.
- Selon les études, le fait d’être enceinte est un facteur aggravant de développer une forme à risque du Covid, tout comme pour l’hypertension ou l’obésité par exemple.