Un sondage lève le voile sur les "violences" subies dans les relations affectives chez les 12-24 ans

Publicité

Un sondage lève le voile sur les "violences" subies dans les relations affectives chez les 12-24 ans

Par
Lors de la manifestation Nous Toutes à Paris le 20 novembre.
Lors de la manifestation Nous Toutes à Paris le 20 novembre.
© Radio France - Victor Vasseur

Plus de 3000 jeunes de 12 à 24 ans ont répondu à ce questionnaire inédit. Une jeune femme sur deux affirme avoir déjà été insultée lors d’une relation affective ou de couple et plus de neuf sur dix disent avoir subi des violences.

C’est un sondage rare, lié à l’âge de ses répondants. L'association "En avant toute(s)" et "Les Petites Glo", une newsletter féministe et culturelle destinée aux adolescentes, a mené une enquête auprès de 3000 jeunes pour savoir s’ils, et surtout elles, ont vécu des violences affectives ou sexuelles lors d’une relation. 

Pour afficher ce contenu Instagram, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

D’après le sondage, près d’une femme hétérosexuelle interrogée sur deux dit avoir déjà été rabaissé au cours d’une relation, soit par des attitudes, ou des phrases méprisantes. La moitié des répondantes affirment également avoir déjà été traitée de "pute", de "conne" ou d'avoir fait l'objet d’une autre insulte lors d’une relation.

Publicité

Des pratiques sexuelles pas totalement consenties

Un chiffre a particulièrement marqué Chloé Thibaud, la rédactrice en chef de la newsletter "les Petites Glo". Plus de la moitié des femmes se sont déjà senties obligées d’avoir des relations sexuelles ou d’effectuer des pratiques sexuelles par peur que son partenaire la quitte ou qu’il ne l’aime plus. "Lors des premières relations, il n'y a aucun repaire, un manque de confiance en soi et un manque d'estime" explique-t-elle à France Inter. "Le chantage affectif marche très bien et des jeunes filles cèdent." 

Avec ce sondage, Chloé Thibaud "veut mettre la lumière sur ce qui ne se voit pas". Pour sa newsletter à paraître ce mardi, Chloé a interrogé des jeunes qui ont répondu à ce sondage. "Certaines ont aujourd'hui 22 ou 23 ans, elles ont mis du temps à se rendre compte. Il y a décalage de trois à cinq ans". Ce qui déclenche cette prise de conscience peut être la rencontre plus tard d'un nouveau petit ami.

Des mauvais blagues, une attitude méprisante

Près de la moitié des femmes qui ont répondu à ce sondage ont un même constat : au cours de leur relation, elles ont déjà été rabaissées, que ce soit par des blagues de mauvais goût, ou une attitude méprisante à leur égard.

Chloé Thibaut souligne le rôle des adultes, "pour expliquer les limites d'une relation saine et d'une relation malsaine". "Si on ne repaire par ces violences dès l'adolescence, prévient-elle, on fait le lit de violences plus graves à l'âge adulte." 

De la violence physique dès l'adolescence

La baisse du nombre de féminicide chaque année se fera en apprenant "aux plus jeunes à identifier ce qu’est une relation saine" estime Chloé Thibaud_. _

Généralement, les ados ne se sentent pas concernés par les violences conjugales car on les résume à de la violence physique et que la société a tendance à romantiser les relations 'passionnelles', par exemple en faisant de la jalousie une preuve d’amour. Mais une insulte, c’est déjà de la violence."

D’après ce sondage, plus de six femmes hétérosexuelles sur dix reconnaissent avoir caché ou minimisé leurs problèmes de couple par peur que les autres voient leur partenaire différemment. Près de 40% des jeunes femmes interrogées affirment qu’elles ont déjà changé de comportement à la demande de leur compagnon, comme changer de style de vêtements, ne plus voir certains amis ou de la famille, voire consommer des stupéfiants…

Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 3127 personnes, âgées de 12 à 24 ans.

pixel