L’Organisation mondiale de la santé ne cache pas son inquiétude face à la progression du variant Omicron. La nouvelle souche de Covid-19 se propage actuellement “à un rythme que nous n’avons jamais vu avec aucun autre variant”, a mis en garde mardi l’institution onusienne, appelant à utiliser tous les outils anti-Covid pour éviter que les systèmes de santé ne soient rapidement submergés à l’approche des fêtes de fin d’année.

Le phénomène est “alarmant”, estime CNN. Car bien que “la plupart des cas diagnostiqués jusqu’à présent ont été bénins, si Omicron se propage plus facilement que Delta et que les variants précédents […], cela pourrait signifier que plus de personnes se retrouveront à l’hôpital et que plus de personnes en décéderont”, note la chaîne américaine.

Aux États-Unis, où le nombre de morts du Covid-19 a dépassé mardi les 800 000 décès, de hauts responsables de la santé ont averti qu’ils redoutaient “une vague éprouvante d’infections dès janvier” en raison de la progression rapide d’Omicron, souligne le Washington Post. Ils affirment que les premières données montrent que les personnes entièrement vaccinées et ayant reçu un rappel restent largement protégées contre le risque de complications voire de décès en cas d’infection par Omicron.

Réduction de l’intervalle entre la seconde dose et le “booster”

Les responsables sanitaires américains s’inquiètent toutefois “du faible nombre d’Américains qui a reçu une troisième dose à ce jour. Plus de 55 millions de personnes aux États-Unis ont bénéficié du “booster” sur les 200 millions qui sont complètement vaccinés”, selon le Centre américain de contrôle des maladies (CDC). Aux États-Unis, plusieurs universités ont déjà commencé à rendre la troisième dose obligatoire pour pouvoir assister à leurs cours, rapporte la chaîne NBC.

En Europe, les experts appellent les gouvernements à suivre l’exemple du Royaume-Uni qui a annoncé dimanche une accélération radicale de la campagne de rappel. “D’ici à la fin décembre, l’Omicron représentera 90 % de toutes les infections en Belgique”, souligne la Libre Belgique qui cite le biostatisticien Tom Wenseleers. Pour accélérer l’injection des troisièmes doses, le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke a demandé au Conseil supérieur de la santé et à la task force en charge de la vaccination de se pencher sur la possibilité de réduire l’intervalle entre l’injection de la deuxième dose et celle du “booster”.

Aux Pays-Bas, c’est déjà chose faite, rapporte le site Dutch News. Le gouvernement a annoncé mardi soir qu’il allait diminuer de moitié le temps d’attente entre la seconde dose de Pfizer ou de Moderna et le booster, qui passera donc de six à trois mois.

Au Royaume-Uni, vent de fronde tory contre les restrictions de Boris Johnson

Face à la progression d’Omicron, Amsterdam a aussi annoncé de nouvelles restrictions : les écoles fermeront à partir du 20 décembre, soit une semaine avant le début des vacances de Noël. Les restrictions sanitaires actuelles ont par ailleurs été prolongées jusqu’au 14 janvier dont la fermeture des magasins non essentiels, bars et restaurants tous les jours entre 17 heures et 5 heures du matin.

Au Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson a quant à lui réussi dans la soirée à faire adopter de nouvelles restrictions au Parlement, grâce au soutien de l’opposition travailliste : port du masque en intérieur, tests quotidiens pour les cas contact, télétravail et pass sanitaire obligatoire dans les grands évènements. Il s’est en revanche heurté à la colère de près de 100 élus du Parti conservateur qui se sont opposés à ce nouveau tour de vis. “Boris Johnson a subi la rébellion la plus brutale de son mandat de Premier ministre”, analyse le Daily Telegraph. Un revers majeur qui soulève des questions sur son autorité alors qu’il est empêtré dans une série de scandales.