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La hausse des prix de l’énergie affecte surtout les ménages des zones rurales
Les prix à la station service ont pesé sur les finances, surtout en zone rurale.
Hans Lucas via AFP

La hausse des prix de l’énergie affecte surtout les ménages des zones rurales

À deux vitesses

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Les ménages qui vivent dans les communes rurales sont en moyenne ceux qui ont vu leur facture énergétique le plus augmenter depuis deux ans, selon une étude de l’Insee publiée ce mardi 14 octobre. La hausse des prix du pétrole les affecte davantage.

L'envolée des prix des matières premières énergétiques en Bourse pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages. Elle s'est transmise aux prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l’électricité qui ont respectivement bondi « entre décembre 2020 et octobre 2021, de l’ordre de 41 %, 21 % et 3 % », explique l’Insee [Institut national de la statistique et des études économiques] dans sa dernière note de conjoncture publiée ce mardi 14 décembre. De fait, ces hausses « se traduisent d’ores et déjà par un budget un peu plus contraint pour l’ensemble des ménages ».

Voyez plutôt : pour le seul mois d'octobre 2021, le surcoût des dépenses mensuelles d’énergie atteint 64 euros en moyenne par ménage par rapport à décembre 2020, dont 20 euros sont dus à la seule hausse des prix des carburants. Si l’on compare par rapport à avant la crise sanitaire (novembre 2019), la hausse de la facture est certes moindre mais atteint tout de même 36 euros en octobre 2021, dont 8 euros du fait des prix des carburants.

Ce que l’étude de l’Insee révèle de plus intéressant encore, c’est que ce surcoût affecte davantage les ménages des communes rurales que ceux qui vivent dans les grandes villes, en particulier dans l’agglomération parisienne (voir graphique ci-dessous).

En deux ans, la hausse de la facture énergétique mensuelle dans les communes rurales atteint ainsi 43 euros en moyenne, contre 40 euros dans les petites villes (moins de 20 000 habitants), 37 euros dans les villes moyennes (moins de 200 000), 32 euros dans les grandes villes (moins de 2 millions) et 30 euros dans l’agglomération parisienne.

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Dans le détail, c’est la hausse des prix des carburants qui pèse le plus dans la hausse de la facture énergétique des ménages des zones rurales, à hauteur de 12 euros par mois. Cela est logiquement dû au fait qu'ils sont ceux qui utilisent le plus leur voiture pour se déplacer. Suivent le gaz (10 euros par mois), l’électricité (7 euros) et le fioul (4 euros). Dans les grandes villes et l’agglomération parisienne, c’est en revanche le prix du gaz qui joue le plus sur la hausse facture énergétique des ménages (respectivement 15 et 17 euros par mois).

Comme l’expliquait déjà l’Insee dans une note de 2017, « la facture de gaz de ville augmente avec la taille de l’unité urbaine, en raison de la plus forte utilisation de cette énergie pour le chauffage en ville, notamment dans les logements collectifs. » Mais même si le gaz a davantage augmenté que le prix des carburants, ce sont tout de même les ménages des campagnes qui s'en sortent le plus mal depuis le début de la crise sanitaire.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne