Rétablissement du motif impérieux, test négatif de moins de 24 heures, isolement obligatoire… La France a décidé de durcir les règles pour les voyageurs venant du Royaume-Uni, confronté à un raz-de-marée lié au variant Omicron.
Le gouvernement français a annoncé ce jeudi rétablir à compter de samedi l’obligation de « motifs impérieux » pour les voyageurs en provenance et à destination du Royaume-Uni face à « la diffusion extrêmement rapide du variant Omicron » dans ce pays.
La validité des tests au départ du Royaume-Uni est réduite de 48 heures à 24 heures, et un système d’isolement à l’arrivée en France est également instauré, a confirmé Matignon dans un communiqué, tout en appelant tous les voyageurs à « reporter leur voyage » au Royaume-Uni.
Confronté à une flambée des contaminations liée au variant Omicron du coronavirus, le Royaume-Uni a fait état mercredi de 78 610 cas positifs enregistrés en 24 heures. Du jamais vu depuis le début de la pandémie en 2020, selon des chiffres officiels.
« Selon les propres termes du gouvernement britannique, le Royaume-Uni va se confronter à un raz-de-marée lié au variant Omicron dans les prochains jours », a justifié Matignon. Ainsi, « à compter de ce samedi matin, 0 heure », il y aura « obligation de disposer d’un motif impérieux pour se rendre ou venir du Royaume-Uni, pour les personnes non vaccinées comme les personnes vaccinées », mais ces motifs « ne permettront pas de se déplacer pour raisons touristiques ou professionnelles », a précisé le gouvernement dans son communiqué.
Pourront se rendre au Royaume-Uni ou entrer en France pour « motif impérieux » tout « ressortissant français, ainsi que son conjoint (marié, pacsé et concubin) et ses enfants », et tout « ressortissant britannique et membres de sa famille bénéficiaires de l’accord » sur le Brexit.
De même pour les « ressortissants de l’Union européenne ou assimilé ainsi que leurs conjoints et leurs enfants ayant leur résidence principale en France », et les « ressortissants de pays tiers, titulaires d’un titre de séjour ou d’un visa de long séjour français ou européen » résidant en France.
Peuvent également bénéficier d’un « motif impérieux » les voyageurs « en transit de moins de 24 heures en zone internationale dans les aéroports », certains étudiants inscrits « dans des cours de français langue étrangère (FLE) » ou bien encore certains professionnels de santé.
Les voyageurs, y compris les personnes vaccinées, devront présenter au départ un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures. Cela « équivaut à un alignement avec les règles valant d’ores et déjà pour les personnes non vaccinées », a fait valoir le gouvernement.
Un système d’isolement est par ailleurs instauré. Avant le départ du Royaume-Uni, il faudra « s’enregistrer sur une plateforme numérique » et identifier l’adresse du séjour en France. « Cette plateforme permettra de générer des arrêtés préfectoraux fixant l’obligation d’isolement dans le lieu de leur choix à tous les voyageurs, non vaccinés comme vaccinés », mais cet isolement pourra être levé « à compter de 48 heures » en cas de test négatif.
« Des contrôles seront organisés de façon à garantir la bonne mise en œuvre de ces mesures », a encore souligné Matignon L’objectif de ce « contrôle encore plus drastique que celui qui existe aujourd’hui » pour les voyageurs en provenance du Royaume-Uni est de « ralentir au maximum l’arrivée de cas de variant Omicron sur notre sol, le temps qu’on vaccine avec des doses de rappel », avait expliqué un peu plus tôt le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFMTV et RMC.
Gabriel Attal (@GabrielAttal) annonce qu'un "contrôle aux frontières plus drastique" sera appliqué pour les déplacements entre la France et le Royaume-Uni pic.twitter.com/LIrZ7sGwMD
— BFMTV (@BFMTV) December 16, 2021
« Cela permet de resserrer encore les mailles du filet pour ralentir au maximum » sa propagation, a-t-il insisté, au moment où « le variant Omicron devient majoritaire en Grande-Bretagne, s’il ne l’est pas déjà ».
En France 240 cas ont été détectés, mais « il y en a probablement plus », a ajouté Gabriel Attal.