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En Seine-Maritime, une résidente d’Ehpad cas contact refusée à son retour après avoir fêté Noël en famille

Sortie le 25 décembre 2021 pour un déjeuner de Noël en famille, une résidente de la maison du Telhuet, située à Port-Jérôme-sur-Seine, n’a pas pu regagner sa chambre le soir même. « L’établissement a refusé sa réintégration car un membre de notre famille avait un autotest positif » expliquent ses proches qui dénoncent aujourd’hui l’absence de protocole…

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Selon nos confrères de Paris Normandie, l’histoire que relatent, dans une lettre recommandée adressée à l’Ehpad, (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la maison du Telhuet à Port-Jérôme-sur-Seine, le petit-fils de Micheline Huguerre, Nicolas Leblond et son épouse Gaëlle, suscite quelques interrogations.

Habitant Évreux, Nicolas et Gaëlle Leblond se rendent à Port-Jérôme-sur-Seine pour passer Noël en famille. Avec notamment la maman et la tante de Nicolas, Micheline Huguerre, sa grand-mère âgée de 93 ans, qu’il nomme tendrement « Mémé ».

« Le 25 décembre, explique Nicolas Leblond, la famille est allée chercher « Mémé », testée négative jeudi 23 décembre et titulaire de ses trois doses de vaccin, pour le déjeuner de Noël qui s’est déroulé chez sa petite-fille. Le soir, mon neveu de 14 ans, qui est vacciné, a présenté des symptômes. Il a fait un autotest qui était positif. Tout de suite, ajoute le couple, nous avons prévenu l’Ehpad avant de ramener Mémé chez elle pour être le plus transparents sur la situation et surtout on voulait savoir ce que l’on devait faire… » Dès lors, ajoute le petit-fils, l’établissement a refusé, sans aucune justification écrite de la réintégrer. On nous a seulement dit qu’il y avait un risque de contamination de l’ensemble des résidents et que le médecin régulateur avait confirmé le refus… »

La famille se trouve alors dans une situation complexe. « Mémé est en fauteuil roulant, en insuffisance cardiaque elle est sous respirateur la nuit. On ne savait pas quoi faire, on a appelé le 15, précise le couple, qui nous a répondu que ce n’était pas de son ressort. »

« On pensait qu’elle pouvait être confinée dans sa chambre »

« Ma grand-mère habite en rez-de-jardin de la résidence. On a proposé de la rentrer par la porte-fenêtre extérieure pour qu’elle ne croise pas d’autres personnes. On pensait qu’elle pouvait alors être confinée dans sa chambre, mais cela n’a pas été accepté.  »

Le 25 décembre au soir donc, Micheline Huguerre est prise en charge par ses deux filles, elles-mêmes âgées de 73 et 71 ans. « L’Ehpad nous a donné un respirateur, des protections… et Mémé s’est retrouvée à dormir dans un canapé non convertible, sans salle de bains au rez-de-chaussée et avec des toilettes pas adaptées à son fauteuil… »

« On peut encore comprendre que le 25, le jour de Noël pour l’établissement c’était compliqué de trouver une solution, mais, regrette Gaëlle Leblond, o n les a laissées comme ça ensemble trop longtemps sans solution. De fait, tout le monde s’est retrouvé contaminé par le Covid. La mère et la tante de mon mari, ont dû s’occuper de leur maman dans la maison qui n’est pas adaptée pour accueillir une personne en fauteuil roulant. Elles se sont épuisées… »

La situation a duré ainsi plusieurs jours. « On nous a ensuite proposé qu’une infirmière vienne à domicile le matin pour la toilette et le soir pour le coucher. Mais nous avons refusé car nous voulions une meilleure prise en charge pour ma grand-mère qui fatiguait, explique encore Nicolas Leblond. Ce n’est que le 31 décembre en début d’après-midi que ma grand-mère a été admise au centre hospitalier intercommunal de Lillebonne, où elle est hospitalisée dans l’unité Covid ».

Mesure disproportionnée ?

Aujourd’hui, en rendant publique cette mésaventure le couple dit vouloir alerter sur cette situation qu’il juge disproportionnée. « On a jamais eu d’information écrite nous indiquant qu’en cas de contamination lors d’une sortie, le résident ne pourrait pas revenir. On n’a pas eu de protocole sanitaire à ce sujet . Avec le recul, si nous avions su cela avant on n’aurait pas pris le risque de faire sortir Mémé. »

Contactée pour savoir pourquoi cette résidente n’avait pu rejoindre l’établissement, des mesures restrictives auraient pu par exemple être mises en place en raison d’une situation sanitaire particulière, la directrice de l’Ehpad du Telhuet répond qu’elle est «  occupée en ce 1er janvier 2022, par la visite des élus, et le repas du nouvel an ». Elle n’a pas souhaité répondre à nos questions, nous proposant de la rappeler lundi 3 janvier 2022.

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