« Je conseille fortement à votre maire de faire attention à ses arrières : une voiture, une maison, ça peut vite brûler (…) Vous n’êtes à l’abri nulle part » : tel est un extrait du message téléphonique reçu ce lundi par les mairies costarmoricaines de Louannec et Calanhel. Alors qu’un nouveau projet de loi sur le passe vaccinal était examiné l’après-midi par l’Assemblée nationale, les appels téléphoniques se sont enchaînés dans les deux municipalités. Avec, au bout du fil, toujours la même voix préenregistrée : « Il s’agissait tout à la fois d’intimidations envers ma personne et de menaces de destruction de biens », expose Gervais Egault, maire de Louannec, près de Perros-Guirec. « En tout, nous avons dû recevoir entre 20 et 25 coups de fil, à chaque fois d’un numéro de téléphone différent… C’est tout simplement abject. »
Le premier comité de soutien à Emmanuel Macron
Également dans le viseur, Cyril Jobic, le maire de Calanhel, près de Callac, a été la cible des mêmes intimidations : « Ils disent qu’ils vont bientôt nous rendre visite, qu’ils savent où on habite… Ça a été comme ça tout l’après-midi. »
Signés La résistance française, action de libération, les messages laissés aux deux élus costarmoricains leur reprochent leur ralliement au premier comité de soutien à Emmanuel Macron, à l’origine, selon eux, de « décisions gouvernementales catastrophiques. »
À cet égard, les détracteurs des deux élus évoquent notamment la vaccination des enfants, annonçant simplement : « Il y a des morts. »
Une recrudescence des agressions
Nouvelles dans les Côtes-d’Armor, les menaces à l’encontre des élus se sont multipliées ces derniers jours à l’approche du vote du projet de loi entérinant la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal. Plusieurs élus ont ainsi été la cible de messages intimidants par courrier ou sur les réseaux sociaux. D’autres, comme le député LREM de l’Oise, Pascal Bois, dont le garage personnel a été tagué et incendié, ont même été victimes d’agressions.
Sur Twitter, le député des Côtes-d’Armor, Éric Bothorel, a apporté son soutien aux maires de Calanhel et de Louannec, tout en réaffirmant sa détermination à faire adopter le projet de loi : « Je n’ignore rien des menaces dont certains maires ont été victimes dans les Côtes-d’Armor. En siégeant ce jour, je leur dis à eux, leurs collaborateurs ou agents : nous ne tremblerons pas. Et nous voterons en conscience ».
Une plainte a été déposée par les élus costarmoricains.