Covid-19 : avec 179 cas sur 988 détenus, Villepinte est le plus gros cluster de France en prison

    Sur 988 détenus, la maison d’arrêt de Villepinte dénombre 179 cas positifs au Covid-19. Les détenus sont confinés dans deux ailes de deux bâtiments différents. Une petite trentaine de personnels ont aussi été testés positifs.

    Villepinte, ce jeudi. Dans les quartiers où les détenus positifs au Covid sont isolés, les mesures de protection sont strictes.  AFP/ALAIN JOCARD
    Villepinte, ce jeudi. Dans les quartiers où les détenus positifs au Covid sont isolés, les mesures de protection sont strictes. AFP/ALAIN JOCARD

      « C’est le plus gros cluster mais c’est parce qu’il y a eu la plus grosse campagne de tests, souligne la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, région Ile-de-France. On a testé plus de 600 personnes. Dès qu’on teste, on trouve des cas. »

      La maison d’arrêt de Villepinte est le plus gros cluster Covid en prison, avec 179 détenus positifs sur les 988. « Nous sommes montés à 202, le 1er janvier », a précisé ce jeudi matin à l’AFP Michaël Merci, le directeur de la prison. Un nombre important découvert suite à un dépistage massif réalisé deux jours plus tôt. Du côté des personnels, 28 cas ont été décomptés sur les 260 effectifs.

      « Il n’y a aucune forme grave, poursuit la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, région Ile-de-France. On suit le protocole, comme à l’extérieur. Les détenus sont isolés sept jours et puis retestés. »

      Selon le représentant local FO-pénitentiaire, « deux ailes dans deux bâtiments différents sont dédiées aux détenus ayant le Covid. Pour y rentrer, il faut obligatoirement avoir le masque et une surblouse ». Que ce soit pour le personnel ou les détenus qui continuent d’y travailler, comme pour la distribution des repas.

      Les détenus sont donc isolés et n’ont plus accès aux parloirs. Toutes les activités collectives et le travail aux ateliers ont aussi été annulés. Les prisonniers ayant contracté le Covid peuvent toutefois sortir en promenade ensemble.

      « Leur isolement n’est pas une punition, ils le comprennent »

      « Il y a un dialogue qui se fait au moment de la distribution des repas, précise l’administration. On prend de leurs nouvelles. Depuis deux ans, on a l’habitude et on a appris à gérer. On leur explique les raisons de leur isolement, ce n’est pas une punition, et ils le comprennent bien. »

      « La communication a bien été faite, souligne le représentant local FO-pénitentiaire. Il n’y a pas de tension particulière. »

      Pour tous les cas détectés le 30 décembre, l’isolement prendra fin le 9 janvier. « Si d’ici 15 jours il n’y a pas de reprise épidémique, on pourra procéder à des allègements » des restrictions, espère Michaël Merci.

      En parallèle, des campagnes de vaccination sont menées au sein de la maison d’arrêt, proposées par les médecins de l’unité sanitaire. Deux fois par mois, selon l’administration. « Il y a des détenus qui ne sont pas vaccinés, d’autres si, avec un schéma vaccinal complet ou pas. »

      Les parloirs sont maintenus pour les autres détenus, avec une paroi de plexiglas sur toute la hauteur. Les entretiens avec les avocats sont soumis au même protocole.

      « Le protocole est traditionnel, décrit Me Arié Alimi. On y rentre normalement. Il y a du gel à disposition, l’obligation de porter le masque. Il y a une vitre en plexiglas. En revanche, si les avocats et les visiteurs bénéficient de mesure de protection, ce n’est pas du tout le cas des détenus en contact avec des personnes contaminées. »

      « Il y a énormément de flux, indique la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, région Ile-de-France. On dote les personnes détenues de masques chirurgicaux. » La maison d’arrêt de Villepinte enregistre une surpopulation de 180 %. Malgré le Covid, et le cluster, « des détenus arrivent tous les jours, poursuit de son côté le syndicaliste. Comme dans toutes les prisons, nous sommes en sous-effectifs et avec le Covid, cela s’amplifie. »

      Au niveau national, 863 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus et 1 029 parmi les personnels sur environ 40 000, selon les chiffres, arrêtés au 4 janvier, communiqués ce jeudi par le ministère.