Le pasteur Fernand Frantz, résistant centenaire mis à l'honneur dans les pages de «La Dépêche du Midi»il y a quelques mois, a été violemment attaqué à son domicile, en mai dernier. A l'occasion d'un entretien exclusif publié ce dimanche, cet ancien aumônier a évoqué ses lourdes séquelles.
Décoré de la Croix de guerre, de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite, ce patriote pensait avoir tout vécu. Pourtant, le 28 mai dernier, l’homme qui fêtera prochainement ses 101 ans a été agressé chez lui par des malfrats.
Ce jour-là, il a entendu sonner à sa porte d’entrée. Pensant recevoir son auxiliaire de vie, le centenaire a eu plutôt affaire à un homme costaud habillé en technicien du BTP lui clamant : «vos canalisations sont totalement bouchées».
Flairant le mauvais coup, l’ancien résistant a tenté de congédier son invité surprise mais ce dernier a été rapidement rejoint par deux complices, déguisés en policiers.
Les trois hommes, voyant que leur technique d’arnaque ne prenait pas, s’en sont donc pris au vieil homme en le molestant. Malgré les coups, la victime, dans un dernier effort, est parvenue à rejoindre son balcon et à demander de l’aide, faisant fuir ses agresseurs.
Une blessure physique et psychologique
Sonné par cette agression, le malheureux souffrait d’ecchymoses s’étalant du haut de son dos à ses genoux. Pourtant, ne constatant aucune fracture après cette pluie de coups, Fernand Frantz avait fait le choix de ne pas se rendre à l’hôpital après cette attaque.
Malheureusement, au cours de l’altercation, il a été gravement touché à l’œil, une blessure se caractérisant par un hématome lui obstruant sa vision centrale et le rendant progressivement aveugle.
#Toulouse : molesté par des escrocs, un Résistant centenaire, Fernand Frantz qui fut notamment l'aumônier protestant de la Brigade Alsace-Lorraine commandée par André Malraux, perd la vue des suites de son agression. https://t.co/XgjUQm5qmj
— Kâplan (@KaplanBen_Fr) January 9, 2022
Au-delà du handicap visible sur le plan physique, lui rendant le quotidien difficile, l’ancien combattant a également été fortement touché psychologiquement.
«Il avait déjà perdu l’ouïe, maintenant c’est la vue. Cela le coupe du monde. Pour lui qui suivait l’actualité au jour le jour, c’est un crève-cœur. Il ne peut même plus regarder la télé et doit se contenter de lire les gros titres des journaux… Cela lui pose aussi toute une série de problèmes pratiques (…) Il se rend compte qu’il a perdu beaucoup en autonomie», a témoigné sa fille Catherine dans les colonnes de La Dépêche du Midi.
En charge de l’enquête, la police nationale n’a pas encore retrouvé ses agresseurs mais les investigations sont toujours en cours à ce sujet.