POLICE - Sa disparition avait inquiété plusieurs collectifs et associations et conduit à l’ouverture, le 10 janvier par le parquet de Montpellier, d’une enquête préliminaire pour enlèvement et séquestration. Enzo, un adolescent transgenre de 17 ans qui aurait été conduit par sa famille vers un centre pratiquant les “thérapies de conversion” dans le Loiret, a été retrouvé en “bonne santé”, ont indiqué à France Bleu la porte-parole du collectif “Rien à guérir”, Benoit Berthe, indiquant que la police judiciaire de la ville lui avait confirmé cette information.
Une information confirmée par le procureur de la République dans un communiqué: “Grâce à une rapide mobilisation des services territoriaux de la police judiciaire, la jeune personne qui avait disparu de Montpellier dans des conditions justifiant l’ouverture d’une enquête préliminaire des chefs d’enlèvement et séquestration a été découverte saine et sauve hier soir au domicile de membres de sa famille”.
S’il est mentionné que “les éléments constitutifs des infractions d’enlèvement et séquestration n’apparaissent pas caractérisés en l’état », l’enquête se poursuit pour déterminer si « d’autres infractions auraient pu être commises au préjudice de cette personne”.
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— RIEN À GUÉRIR (@RienAGuerir)
Dans une vidéo postée dimanche sur Instagram et vue près de 10.000 fois, une jeune femme, Julie, explique que son nouveau colocataire âgé de 17 ans, Enzo, étudiant en théâtre au cours Florent de Montpellier, avait été emmené la semaine dernière par ses parents après leur avoir révélé qu’il souhaitait dorénavant être considéré comme de sexe masculin alors qu’il était né femme.
L’appel de la jeune femme, visiblement très émue, qui estimait Enzo “en danger”, a été relayé par l’association Fierté Montpellier Pride. Celle-ci a indiqué sur Twitter que les parents d’Enzo avaient décidé de l’envoyer contre son gré à partir de lundi à Juranville (Loiret) dans un établissement où sont pratiquées les “thérapies de conversion”, qui prétendent transformer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.
Dans un communiqué, le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Belargent, avait expliqué avoir été informé par “le monde associatif” de la “disparition d’une personne mineure qui aurait été conduite sous la contrainte dans un lieu à déterminer afin d’y subir une ’thérapie de conversion’”.
Les mêmes faits ont en outre été dénoncés par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale qui oblige tout fonctionnaire ayant eu connaissance d’un crime ou d’un délit d’en informer le parquet, a-t-il précisé.
Ce mardi matin, la procureure de la République d’Orléans démentait la présence de l’adolescent dans le Loiret ainsi « que l’existence d’un lieu pratiquant des thérapies de conversion ».
Députés et sénateurs se sont mis d’accord en octobre sur la rédaction commune d’une proposition de loi pour confondre plus facilement les auteurs des thérapies de conversion. Ceux qui les pratiqueront pourront être punis de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende, des peines pouvant grimper à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes.
Les thérapies de conversion sont déjà punissables via un grand nombre d’infractions ―abus de faiblesse, harcèlement, discrimination, propos homophobes, etc.― mais celles-ci sont parfois “difficiles à appréhender”, selon le groupe LREM à l’Assemblée.
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