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Piétons traînés par une voiture : un troisième homme mis en examen

Sur la vidéo, l'on voit un homme en traîner un autre derrière sa voiture en l'agrippant par le col de son manteau. Sur la vidéo, l'on voit un homme en traîner un autre derrière sa voiture en l'agrippant par le col de son manteau. [© Capture d'écran/ Twitter]

Les images ont choqué. Plusieurs individus se sont amusés à traîner trois personnes, dont l'une âgée de plus de 60 ans, derrière leur voiture en les agrippant par le manteau. Trois hommes sont désormais mis en examen, a annoncé le parquet de Bobigny, ce samedi 15 janvier.

Pour eux, c'était «le fou rire de la soirée». Mais pour les internautes, ces images – diffusées volontairement sur les réseaux sociaux le week-end dernier – sont «horrifiantes». «Des racailles s’amusent à traîner avec leur voiture, des personnes âgées sur plusieurs mètres. La dernière, tombera lourdement», décrivait par exemple Mehdi Aïfa sur Twitter.

Les faits se sont déroulés dimanche 9 janvier au petit matin, à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis (93), a-t-on appris ce lundi de sources policières. Dans la voiture, au moins 3 personnes sont présentes, alors que le passager filme le conducteur traîner sa victime sur plusieurs mètres. «Wallah tu vas courir !», lui lance l'automobiliste. «Arrête tes conneries ! [...] Arrête, je vais tomber !», lui répond le piéton, provoquant l'hilarité des occupants du véhicule.

Une violence extrême qui a conduit nombre d'internautes indignés à signaler la vidéo en question sur Pharos (Plate-forme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements), la plate-forme gouvernementale lancée en 2019, afin de faire remonter les contenus et comportements en ligne illicites. 

Une enquête ouverte et trois hommes arrêtés

Grâce à ces signalements, la préfecture de police de Paris a ouvert une enquête «initiée pour rechercher les auteurs de cette agression gratuite», remerciant au passage ce lundi «les internautes qui ont transmis cette vidéo sur le portail de signalement Pharos. Plus tard dans la journée, le parquet de Bobigny (93) annonçait que l'un des auteurs s'était rendu et avait placé en garde à vue.

Mardi 11 janvier, un deuxième homme avait également été placé en garde à vue, après s'être présenté de lui-même au commissariat de Noisy-le-Sec (93), comme son ami la veille, se déclarant être l'auteur de la vidéo et de sa diffusion sur les réseaux sociaux. Et ce jeudi 13 janvier, le troisième suspect s'est à son tour présenté à la police. Vendredi, la garde à vue de cet individu a été levée et il devait être présenté à un juge d'instrution. 

Déjà connus pour des faits de violence

Défavorablement connus des services de police, les deux premiers suspects ont déjà été condamnés pour des faits de violence dans le passé. En garde à vue, le conducteur a reconnu les faits pour trois victimes, avouant avoir consommé de l'alcool et du protoxyde d'azote ce soir-là, a-t-on appris d'une source porche du dossier.

Leur garde à vue a été levée mercredi, et ils ont été présentés à un juge d'instruction ce jeudi 13 janvier qui les a mis en examen. 

Le premier a été mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours (45 jours dans les faits), en réunion, avec arme (le véhicule) et avec prémédition», «violences volontaires n'ayant pas entraîné d'ITT» et conduite malgré une suspension de permis. 

Le deuxième a été mis en examen pour «complicité de violences volontaires ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours (45 jours dans les faits), en réunion, avec arme (le véhicule) et avec prémédition», «complicité de violences volontaires n'ayant pas entraîné d'ITT» et «diffusion d'images relatives à la commission d'une infraction d'atteinte volontaire à l'intégrité de la personne». 

Le juge d'instruction a par ailleurs suivi les réquisitions du parquet qui réclamait leur placement en détention. Les deux suspects ont été incarcérés dans l'attente de la décision du juge des libertés et de la détention, prévue lundi 17 janvier et mardi 18 janvier. 

Que risquent-ils ?

Pour des faits de violences volontaires ayant causé une ITT de plus de 8 jours, commises avec trois circonstances aggravantes (avec arme, en réunion et avec préméditation), la peine encourue selon la loi est de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende. A noter que celle-ci est la même pour celui qui filme la scène (donc 10 ans de prison ici).

Quant au troisième individu présent dans la voiture, ce dernier risque 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende, pour ne pas être intervenu. Ce dernier, qui s'était rendu à la police jeudi, doit être présenté à un juge d'instruction. 

Les investigations sont toujours en cours. L'une des victimes, un homme prénommé Ali et âgé d'une soixantaine d'années, a porté plainte pour cette agression, dont il ressort légèrement blessé, avec des contusions à la tête et sur le corps notamment. 

La deuxième victime, figurant sur la vidéo n'a pas été identifiée à ce jour, a affirmé le parquet à CNEWS. Mais une jeune femme, troisième victime qui n'apparaît pas sur les images, dit avoir subi des faits similaires et a elle aussi porté plainte.

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