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La fécondité des Françaises de plus de 40 ans en hausse constante depuis 1980

Selon une étude de l'Insee, la fécondité des femmes âgées de 40 ans ou plus, dite « tardive » ne cesse d'augmenter depuis les années 80, dans un contexte où les femmes accouchent de plus en plus tard. Le phénomène est le plus marqué chez les cadres.

Près d'un quart des enfants nés de mères âgées de 40 ans étaient un premier enfant, en 2019.
Près d'un quart des enfants nés de mères âgées de 40 ans étaient un premier enfant, en 2019. (SYSPEO/SIPA)

Par Anna Lippert

Publié le 10 janv. 2022 à 17:00Mis à jour le 10 janv. 2022 à 17:18

Accès à la contraception, mise en couple plus tardive ou encore études plus longues : depuis le milieu des années 1970, de nombreux facteurs repoussent l'âge moyen du premier accouchement des Françaises . C'est dans ce contexte que la fécondité « tardive » des femmes, qui désigne un accouchement après 40 ans, ne cesse d'augmenter, selon un bilan de l'Insee paru ce lundi.

Alors qu'elle n'a cessé de diminuer de 1920 à 1940, la fécondité tardive avait connu un rebond pendant la Seconde Guerre mondiale, où les femmes plus âgées étaient peu séparées de leurs époux, analyse l'institut. Puis, pendant le baby-boom de l'après-guerre, les femmes ont eu leurs enfants de plus en plus jeunes, faisant chuter la fécondité tardive au plus bas dans les années 1980. Depuis, la tendance s'est inversée. Ainsi, en 2019, 5,7 % des naissances en France (hors Mayotte) étaient tardives. La plupart des mères avaient 40 ou 41 ans et avaient déjà eu au moins un enfant avant leurs 40 ans.

Une hausse continue depuis 1980

Pour étudier les naissances tardives, l'Insee présente plusieurs indicateurs. D'abord, le taux de fécondité par âge, soit le nombre d'enfants nés vivants au cours de l'année des femmes de cet âge, rapporté à la population moyenne des femmes de cet âge. Cet indicateur montre une hausse continue du taux de fécondité tardive, à partir de 1980, « d'abord pour les femmes de 40 à 42 ans, puis dans les années 1990 pour celles de 43 à 45 ans, et enfin dans les années 2000 pour celles de 46 ans ou plus », analyse l'Insee. Ainsi, le taux de fécondité des femmes de 40 ans a été multiplié par trois entre 1980 et 2019, et est actuellement comparable à celui de 1955. Et ce, malgré un recul tendanciel de la natalité .

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L'Insee étudie également le taux de fécondité cumulé de 40 à 50 ans, soit la somme des taux de fécondité entre 40 et 50 ans pour une année donnée. Dans les conditions de fécondité de 2019, 100 femmes mettraient donc 10,2 enfants au monde entre leurs 40 et leurs 50 ans, contre 3 enfants en 1980.

Le « mouvement général de hausse de l'âge moyen à l'accouchement depuis le milieu des années 1970 » explique cette hausse continue de la fécondité tardive. Plusieurs facteurs induisent ce report de l'âge de la maternité, comme l'allongement des études ou le désir d'avoir une vie professionnelle stable avant d'avoir un enfant. Les séparations et remises en couple plus fréquentes, mais aussi l'autorisation de la vente et de moyens de contraception par la loi Neuwirth de 1967 sont également un facteur de report.

Les cadres et femmes nées à l'étranger davantage concernées

La fécondité tardive observée en France est « presque toujours plus élevée » chez les femmes nées à l'étranger que chez les femmes nées en France, a observé l'institut. En 2019, le taux de fécondité cumulé chez les femmes de 40 à 50 ans nées en France était de 8 enfants pour 100 femmes, contre 19 enfants pour les femmes nées hors du territoire français. Ces dernières sont plus souvent mères de familles nombreuses, explique l'Insee. Par ailleurs, ces chiffres ne représentent que « partiellement » les comportements du pays natal, puisque le projet d'immigration a pu retarder la naissance d'enfants.

L'étude des catégories socioprofessionnelles montre également des variations du taux de fécondité tardive selon le profil des femmes. Ainsi, les femmes cadres ou exerçant une profession intellectuelle supérieure ont la plus forte fécondité tardive parmi les femmes ayant déjà travaillé. Cela s'explique par le fait qu'elles ont souvent fait des études plus longues. Quant aux femmes qui n'ont jamais occupé d'emploi (soit 4 % de la population de 40 à 50 ans en 2019) elles ont le plus fort taux de fécondité tardive, toutes catégories confondues.

Un quart des bébés nés tardivement sont les premiers de leur mère

La part des premières naissances diminue en fonction de l'âge de la mère jusqu'à environ 40 ans, avant de remonter. Ainsi, environ un quart des nouveau-nés sont les premiers de leur mère à 40 ans, alors que si cette dernière est âgée de 45 à 50 ans, ils sont plus du tiers.

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Une partie des grossesses tardives peut ainsi être motivée par l'envie d'avoir un enfant commun avec son conjoint actuel : le taux de fécondité cumulé de 40 à 50 ans dans un couple sans enfant commun est trois fois plus élevé que dans les couples ayant déjà un enfant. La moitié des naissances tardives sont le fait de couples ayant déjà un enfant en commun. Enfin, si le couple reste un marqueur important, 17 % des naissances tardives en 2019 sont le fait de femmes qui ne vivent pas en couple.

Anna Lippert

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