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#LetUsTalk  : des femmes réclament le droit de critiquer le port du voile en Amérique du Nord
Une manifestation de musulmans à Toronto, au Canada, parmi lesquels des fillettes voilées, le 20 septembre 2018.
NurPhoto via AFP

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#LetUsTalk : des femmes réclament le droit de critiquer le port du voile en Amérique du Nord

"Islamophobie"

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Des femmes de culture arabo-musulmane vivant en Amérique du Nord font entendre leur voix à travers une campagne lancée sur les réseaux sociaux. Elles dénoncent la censure qui pèse sur la critique du port du voile en Occident. Une censure largement pratiquée par des milieux qui se revendiquent « libéraux ».

Fin novembre 2021, le médecin Sherif Emil publie une lettre dans le Journal de l'Association médicale canadienne. Il y dénonce le choix d'utiliser, en couverture de la revue, la photo d'une enfant portant le hijab. Pour le Canadien, « le respect ne doit pas altérer le fait que le hijab, le niqab et la burqa sont aussi des instruments d'oppression pour des millions de filles et de femmes dans le monde qui n'ont pas la possibilité de faire un choix ». Devant la levée de boucliers des associations islamiques du pays, qui s'indignent de « l'islamophobie » de cette prise de position, la revue médicale décide rapidement de retirer la publication de son site Internet et présente des excuses.

C'est cette décision, « incompréhensible » et « choquante », qui a poussé deux militantes, Masih Alinejad et Yasmine Mohammed, l'une états-unienne et l'autre canadienne et toutes deux de culture arabo-musulmane, à partager leur histoire et leur rapport au voile. C'est Masih Alinejad, qui se bat contre le foulard obligatoire en iran qui lance le hashtag : « #LetUsTalk » ( soit « Laissez-nous parler ») sur les réseaux sociaux. Avec un objectif : appeler les femmes arabo-musulmanes à faire part de leur vécu et rappeler que le voilement demeure un outil d'oppression.

Un hashtag très populaire, très repris en Iran, qui s'inscrit dans la continuité des autres actions numériques entreprises par Masih Alinejad, à l'origine de la campagne « #MyStealphyFreedom », au cours desquelles les Iraniennes sont encouragées à poster une photo d'elles dévoilées, et du « Vendredi blanc », où les militantes anti-voile iraniennes portent du blanc en symbole de protestation.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne