Au Chili, une compagnie chinoise va exploiter une mine de lithium

L'entreprise BYD, basée à Shenzen, a remporté un appel d'offres sur un gisement de lithium pour un montant de 61 millions d'euros. La compagnie chilienne Servicios y Operaciones Mineras del Norte S.A s'est également vu attribuer un lot pour 60 millions. Chacun d'entre eux est riche de 80.000 tonnes de ce métal stratégique, qui a vu ses prix s'envoler en raison de la forte demande pour fournir les batteries pour véhicules électriques.
Vue d'un bassin de saumure d'une mine de lithium sur la saline d'Atacama dans le désert d'Atacama au Chili.
Vue d'un bassin de saumure d'une mine de lithium sur la saline d'Atacama dans le désert d'Atacama au Chili. (Crédits : Reuters)

Une entreprise chinoise et une chilienne ont emporté en partie un appel d'offres lancé par le gouvernement chilien pour l'extraction de lithium, pour un montant total de 121 millions d'euros, a indiqué jeudi le ministère des Mines.

L'entreprise chinoise BYD Chile SpA a remporté un lot pour 61 millions d'euros et la chilienne chilienne Servicios y Operaciones Mineras del Norte S.A, nouvelle sur ce marché, en a remporté un second pour 60 millions d'euros. Pour une durée de sept ans consacrée à l'exploration suivie de 20 ans supplémentaires pour l'exploitation, elles exploiteront chacune 80.000 tonnes de lithium, soit 1,8% des réserves connues de lithium au Chili.

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BYD (acronyme de Build your dreams) est un conglomérat chinois basé à Shenzhen dans la province de Guangdong qui produit notamment des voitures électriques et hybrides - dont il est un des premiers producteurs sur le marché chinois -, des batteries, ou encore des panneaux solaires. La compagnie est cotée à Hong Kong, et compte à son capital Berkshire Hathaway, la holding de Warren Buffett, à hauteur de 7,9%.

Trois appels d'offres n'ont pas été attribués faute de propositions satisfaisantes. Le marché du lithium est en plein boom en raison de la demande de batteries pour les véhicules électriques.

Le Chili possède les premières réserves du monde

En 2021, sur le marché chinois, le prix de ce métal a explosé de quelque 480 %, motivant la prospection et l'exploitation de nouveaux gisements pour satisfaire la future demande. La Commission chilienne du cuivre (Cochilco), un organisme public, estime que la demande mondiale de lithium, essentiellement pour la production de batteries électriques, augmentera de 21% d'ici 2030. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) l'estime à 42% d'ici 2040. La Cochilco prévoit que "le segment des véhicules électriques passera de 41% de la consommation globale de lithium en 2020 à 73% en 2030".

Selon le dernier rapport de l'Institut d'études géologiques des États-Unis, l'USGS, l'exploitation minière mondiale de lithium a atteint 82.000 tonnes en 2020, concentrée entre l'Australie (40.000 tonnes), le Chili (18.000 tonnes) et la Chine (14.000 tonnes).

Quant aux réserves, 21 millions de tonnes ont été identifiées au niveau mondial dont 9,2 millions de tonnes au Chili, 4,7 millions de tonnes en Australie, et 1,9 million de tonnes en Argentine.

Au Chili, premier producteur mondial de cuivre, le secteur minier est aussi une question politique. L'appel d'offres a fait l'objet d'une controverse car il a été lancé deux mois avant la présidentielle de décembre, remportée par le candidat de gauche Gabriel Boric.

Polémique politique

Le président élu, qui remplacera officiellement le 11 mars le chef d'Etat conservateur Sebastian Pinera, proposait dans son programme la création d'une société étatique d'extraction du lithium.

"C'était une attribution exclusive du gouvernement chilien en place et il nous semble que c'est une mauvaise nouvelle et cela me rappelle [ces lois] qui ont été faites à la dernière minute lorsqu'un gouvernement est sur le point de quitter ses fonctions", a déclaré Gabriel Boric après avoir appris la nouvelle.

"Nous avions dit au gouvernement de ne pas innover dans ce dossier. S'ils ont déjà pris la décision, ils ont le pouvoir de le faire, mais il me semble que c'est une mauvaise décision et nous la réanalyserons au moment approprié", a précisé le nouveau président.

A contrario, pour le gouvernement encore en place, ces nouveaux projets sont de bonnes nouvelles pour l'activité économique. "L'arrivée de ces deux entreprises va accroître le dynamisme de l'industrie locale du lithium afin que le Chili puisse retrouver sa place sur la scène mondiale", s'est félicité le ministère des Mines chilien dans un communiqué.

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(avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 14/01/2022 à 0:49
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Après l'OPEP, voilà bientôt l'OPL (organisation des producteurs de lithium). On n'aura fait que déplacer le problème et la nature de la pollution. Une seule constante : le pastèque restera lui toujours vert dehors et rouge dedans. En France on'avait ...

à écrit le 13/01/2022 à 18:11
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Quelle surprise !!😁

à écrit le 13/01/2022 à 14:59
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he ben quand les europeens devront plier sous le parti communiste chinois, qui est juste et reenchante car de gauche, on va rire......vaudra mieux obtemperer si on ne veut pas un ecroulement provoque par les ecolos de gauche, donc justes et reenchant...

à écrit le 13/01/2022 à 13:22
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Les milliards pour les milliardaires et le cancer pour les chiliens.

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