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« C’est l’AFP ! Niquez-les, ces fils de pute ! » : une équipe de l’Agence France-Presse agressée à Paris lors de la manifestation anti-passe

« L’homme cagoulé à l’origine du mouvement m’a saisie en me disant : “Je vais te tuer, regarde-moi bien, je vais te tuer” », raconte une journaliste agressée. « Si elle était tombée, elle aurait été rouée de coups », ajoute son collègue vidéaste.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 janvier 2022 à 21h30, modifié le 16 janvier 2022 à 10h11

Temps de Lecture 2 min.

Une équipe de l’Agence France-Presse (AFP) a été agressée et menacée de mort à Paris, lors du rassemblement anti-passe vaccinal organisé samedi 15 janvier par le mouvement Les Patriotes, mené par Florian Philippot. L’équipe, composée de deux journalistes reporters d’images (JRI), était accompagnée de deux agents de sécurité afin de couvrir le rassemblement au départ de la place du Trocadéro, dans l’ouest de Paris. Les journalistes de l’AFP ajoutent que l’un des agents de sécurité les protégeant a également été blessé à la tête.

Après de premières prises de vues réalisées sans encombre, la situation s’est tendue après le départ du cortège à la hauteur du Palais de Tokyo, lorsque quelque 150 individus, identifiés comme étant d’extrême droite par les journalistes, se sont approchés de l’équipe.

Un individu cagoulé et muni d’un mégaphone s’est exclamé : « C’est l’AFP ! Niquez-les, ces fils de pute ! » relate la journaliste agressée. A cet appel, une cinquantaine de personnes se sont dirigées vers la vidéaste pour en découdre avec elle. Les agents de protection se sont interposés, permettant aux deux JRI de prendre la fuite.

Possibles poursuites contre ces « actes inadmissibles »

Les agents de sécurité ont ensuite été frappés, notamment à coups de matraque, alors qu’ils protégeaient la vidéaste, rattrapée par une vingtaine de manifestants. Les gardes et les journalistes rapportent avoir été menacés de mort avant que l’un des agents de sécurité reçoive une bouteille sur la tête, qui lui a entaillé le cuir chevelu. Ces derniers et les deux journalistes ont finalement réussi à s’abriter derrière un cordon de gendarmerie mobile et ont cessé de couvrir le rassemblement.

« En six ans de manifestations, c’est la première fois que je vis une violence pareille », a témoigné la journaliste, choquée, notamment par les menaces de mort. « L’homme cagoulé à l’origine du mouvement m’a saisie en me disant : Je vais te tuer, regarde-moi bien, je vais te tuer », raconte-t-elle. « Si elle était tombée, elle aurait été rouée de coups », ajoute son collègue vidéaste.

« L’AFP proteste vigoureusement contre cette agression intolérable et la volonté de certains d’empêcher ses journalistes de faire leur travail », a déclaré Phil Chetwynd, directeur de l’information de l’agence de presse, qui étudie « la possibilité d’engager des poursuites contre de tels actes inadmissibles ». Il s’agit de la deuxième agression dont est la cible une équipe de l’AFP couvrant des manifestations contre le passe sanitaire. En juillet 2021, deux JRI avaient reçu crachats et injures lors d’une manifestation organisée par M. Philippot.

Baisse de la mobilisation des opposants

La mobilisation contre le passe sanitaire, qui va être transformé en passe vaccinal, a connu un recul notable samedi alors même qu’entrait en vigueur la désactivation de nombreux passes, faute de rappel de vaccin contre le Covid-19. Ces manifestations ont rassemblé 54 000 participants dans toute la France, selon le ministère de l’intérieur, soit près de deux fois moins que la semaine précédente (105 200), qui avait été marquée par un très net rebond de la mobilisation.

A Paris, 4 cortèges ont mobilisé 7 000 personnes, parmi lesquelles 5 800 faisaient partie du rassemblement organisé par Les Patriotes. Quatre personnes ont été interpellées, selon le ministère. Dans le reste du pays, 47 000 manifestants et 6 interpellations ont été recensés. Quelques heures avant ces manifestations, les députés avaient adopté, dans la nuit, le projet de loi controversé transformant le passe sanitaire en passe vaccinal en deuxième lecture.

Le Monde avec AFP

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