En Italie, des infirmières arrêtées pour avoir simulé des vaccinations contre le Covid-19

Les infirmières ont été démasquées grâce à des caméras cachées.

Les infirmières ont été démasquées grâce à des caméras cachées. CAPTURE D'ÉCRAN / POLIZIA DI STATO

A Palerme et à Ancône, des infirmières sont accusées d’avoir procédé à de fausses injections sur des patients « antivax » afin de leur fournir un pass vaccinal contre des sommes d’argent.

Des doses de vaccins directement à la poubelle. En Italie, deux infirmières ont été arrêtées ces derniers jours, soupçonnés d’avoir effectué de fausses vaccinations. Selon des enquêteurs de Palerme, le phénomène pourrait être plus répandu qu’il n’y paraît.

La police de Palerme a diffusé samedi la vidéo d’une des infirmières démasquées. Sur ces images filmées en caméra cachée, l’infirmière vide le contenu de la seringue dans de la gaze avant de feindre de l’injecter dans le bras d’un patient.

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Arrêtée pour faux et détournement de fonds, cette femme de 58 ans est soupçonnée d’avoir notamment eu recours à ce stratagème pour fournir de faux certificats de vaccination (le « green pass » en Italie) à des militants « antivax », moyennant quelques centaines d’euros.

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La semaine dernière, c’est dans la région des Marches que la police a fait une découverte similaire : une infirmière d’un centre de vaccination d’Ancône et plusieurs complices ont été arrêtés le 12 janvier pour avoir procédé à de fausses injections sur des patients « antivax » venus de toute l’Italie. Selon « la Repubblica », une soixantaine de personnes auraient bénéficié d’une fausse attestation contre des sommes allant de 300 à 450 euros. 18 000 euros en liquide ont été saisis. L’infirmière a finalement été dénoncée par un collègue qui trouvait son comportement suspect. Là aussi, la police a diffusé les images de ces fausses vaccinations sur les réseaux sociaux.

« Plus répandu qu’on pourrait le penser »

Selon le quotidien « Il Corriere della sera », début janvier, des faits similaires auraient encore été reprochés à un médecin d’Ascoli, dans la région des Marches. En décembre encore, une infirmière et le leader d’un groupe sicilien d’antivax avaient été arrêtés pour des faits similaires. La première aurait par ailleurs fourni une fausse injection et un faux pass à l’infirmière arrêtée samedi.

« L’enquête montre que ce commerce irresponsable […] est plus répandu qu’on pourrait le penser », a déploré un enquêteur de Palerme auprès de « la Repubblica », « avec le risque que des soignants non vaccinés soient en contact avec des personnes hospitalisées, qui s’en remettent à un service public et pensent être soignées sans risquer d’être exposé au virus ».

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Le gouvernement italien, confronté à un rebond des contagions dû au variant Omicron, a décidé fin décembre d’exiger à partir du 10 janvier le pass vaccinal dans les transports, les hôtels, les terrasses de restaurants, les foires et congrès ainsi que les piscines et salles de gym. La pass vaccinal, baptisé en Italie « pass sanitaire renforcé », s’obtient seulement avec un cycle vaccinal complet ou après guérison du Covid.

Il y a dix jours, le gouvernement a par ailleurs décidé d’instaurer l’obligation vaccinale pour toutes les personnes âgées de plus de 50 ans, sauf pour celles récemment guéries.

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