Meurtre de Vanesa Campos : la loi prostitution aussi sur le banc des accusés

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    Meurtre de Vanesa Campos : la loi prostitution aussi sur le banc des accusés Pexels/Brett Sayles
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Martin P. avec AFP

l'essentiel Ce sont huit hommes qui sont jugés depuis le 11 janvier, dont trois sont accusés du meurtre de Vanesa Campos. Tuée au cours d'une expédition punitive, elle avait été retrouvée agonisante dans la nuit 16 au 17 août 2018 dans le bois de Boulogne à Paris.
 

Une "victime collatérale" : au procès du meurtre en 2018 au bois de Boulogne de Vanesa Campos, travailleuse du sexe transgenre sans-papiers, une association de défense des personnes trans a pointé lundi 17 janvier la responsabilité de la répression de la prostitution dans ce drame. "C'est la première fois qu'une personne comme moi a le droit à la parole dans un procès de ce type", assure à la barre de la cour d'assises de Paris Giovanna Rincon, directrice de l'association Acceptess-T et elle-même ancienne travailleuse du sexe.

Ce sont huit hommes qui sont jugés depuis le 11 janvier, dont trois sont accusés du meurtre de Vanesa Campos. Pour Giovanna Rincon, Vanesa Campos est l'une de ces nombreuses "victimes collatérales" d'une "transphobie systémique" et de lois "répressives" ; celle ayant instauré le délit de racolage en 2003 puis celle ayant pénalisé les clients de prostituées en 2016.

Contrainte de "se cacher"

Parce que trans, parce que travailleuse du sexe, parce qu'en situation irrégulière, Vanesa Campos, Péruvienne arrivée en 2016 en France, avait été contrainte de "se cacher" pour exercer dans un secteur du bois de Boulogne dénué d'éclairage, "le plus en retrait et le plus dangereux", estime la directrice d'Acceptess-T.

C'est tout près de son lieu de travail, une simple voilure noire accrochée à une branche, que Vanesa Campos avait été retrouvée agonisante par ses "compañeras" dans la nuit du 16 au 17 août 2018. Tuée au cours d'une expédition punitive, était-elle personnellement visée par la bande de voleurs d'origine égyptienne qui s'en prenait depuis plusieurs années aux travailleuses du sexe sud-américaines et à leurs clients ? Les débats devant la cour n'ont pas permis jusque-là de le démontrer.

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