Le Havre. La députée Agnès Firmin Le Bodo une nouvelle fois menacée de mort par mail
La députée Agnès Firmin Le Bodo a diffusé mercredi 19 janvier 2022 des messages très violents qu’elle a reçus par courriers électroniques. Elle avait déjà été menacée en septembre 2021 et le 1er janvier 2022, dans des textes anonyme ou sous pseudonyme. « Ça commence à devenir pesant », confie l’élue havraise.
Elle avait été menacée dans une énigmatique lettre anonyme en septembre 2021, faisant référence à son vote en faveur d’un projet de loi dans le cadre de la crise sanitaire. Puis menacée de mort, de « décapitation », dans un mail de sa boîte de l’Assemblée nationale, adressé sous pseudonyme, le 1er janvier 2022, pour dénoncer sa « collaboration », sa « dictature ». La députée havraise Agir de la 7e circonscription de la Seine-Maritime a de nouveau reçu des mails menaçants dont elle a fait écho sur les réseaux sociaux, mercredi 19 janvier 2022, au matin.
« Prépare-toi car ça va péter »
La porte-parole du parti Horizons, lancé par Édouard Philippe, a ainsi présenté sur son compte Twitter trois textes reçus par elle, par voie électronique, au cours de la nuit du mardi 18 au 19 janvier 2022. L’un, intitulé « Je vais faire comme le Bataclan », fustige les « collabos » et menace d’une venue à l’Assemblée. Son auteur dit être équipé d’un lance-roquettes. Un autre, sous le titre « Prépare-toi car ça va péter », lui dit « Je vais te décapiter […] Ta tête va tomber par terre ». Le troisième, « Balle + hache », est tout aussi violent : « Je vais venir avec ma hache et mon arme, je m’approche pour te mettre dans la bonne position, ta tête sera décapitée… »
« Aucune menace ne me dictera ma façon de voter ! Seul le dialogue a sa place dans notre système politique. Il est urgent d’agir face à ces menaces afin de protéger notre démocratie et la république. Bien évidemment je porterai de nouveau plainte », commente l’élue dans le même tweet.
« Je m’interroge vraiment sur le sens à donner à mon engagement »
« Il s’agit de trois mails différents, aux trois adresses différentes et envoyés à des horaires différents, entre 1 heure et 5 heures du matin, dans ma boîte de l’Assemblée », nous précise dans la soirée du 19 janvier 2022 la députée, de retour de Paris et du Palais-Bourbon. « Je sais que des collègues ont aussi reçu un message. Moi trois. C’est beaucoup. Ça commence à devenir pesant. Avec cette répétition, je m’interroge vraiment sur le sens à donner à mon engagement », dit celle qui est placée sous protection policière, comme d’autres élus en France. « J’ai encore hésité à mettre en ligne ce que l’on m’a envoyé. Cette question est compliquée. Volontairement, je n’ai pas montré les adresses d’envois », ajoute Agnès Firmin Le Bodo.
En retour de son post, elle a reçu de nombreux messages de soutien. « Je dois avouer qu’ils ne font pas de mal. La classe politique réagit et les citoyens aussi, ce qui est assez rassurant », commente-t-elle.
Dans le contexte de la crise du Covid et des restrictions imposées à la population, les menaces se sont multipliées à l’encontre des élus de la République, en France, particulièrement auprès des parlementaires, depuis la fin de l’année 2021.