Ce rapport est la conclusion de 18 mois de travail. L’Arcep et l’ADEME ont collaboré, à la demande du ministère de la Transition écologique et du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France.

Les terminaux sont à l’origine de 65 à 90% de l’impact environnemental

Pour y parvenir, les analystes des deux organisations ont retenu la méthodologie de l’Analyse du cycle de vie (ACV). Une approche multicritère, car comme le précise l’Arche, « les impacts environnementaux du numérique ne se réduisent pas aux émissions de gaz à effet de serre ». Ensemble, les deux organismes sont arrivés à la conclusion que le numérique est à l’origine de 2,5% de l’empreinte carbone en France.

En réalité, ce sont les terminaux (et en particulier les écrans et téléviseurs) qui sont à l’origine de 65 à 90% de l’impact environnemental. En effet, les téléviseurs sont les principaux responsables des impacts (entre 11% et 30%), suivis des ordinateurs portables, des tablettes, des smartphones, des ordinateurs fixes, de la box TV, des consoles de jeux vidéo de salon, et des imprimantes.

L’étude montre également que « de toutes les étapes du cycle de vie des biens et des services considérées, la phase de fabrication est la principale source d’impact, suivi de la phase d’utilisation ». Durant ces 18 mois, les analystes ont également pu mesurer la complexité. Il est en réalité très difficile de quantifier les impacts du numérique sur l’environnement.

Il faut donc considérer cette étude comme une première étape d’un chantier à plus long terme. L’Arcep et l’ADEME pointent du doigt le besoin de disposer de données fiables pour « affiner la modélisation des différentes composantes du numérique ».

Le numérique occupe une place de plus en plus importante dans notre quotidien

Si l’impact du numérique sur l’empreinte carbone est très faible en comparaison avec celui des transports (29%), il y a une évidence sur le fait que la transition numérique a profondément bouleversé les codes de l’ensemble des secteurs d’activité.

Le numérique est au cœur de notre quotidien, dans la vie privée comme professionnelle. L’étude permet également d’observer que les services numériques sont responsables de 10% de la consommation électrique française, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 8 282 000 foyers français.

Dans leur rapport, l’ADEME et l’Arcep détaillent l’impact du numérique sur l’empreinte carbone à l’échelle d’un citoyen. C’est très parlant : l’impact moyen annuel de l’utilisation du numérique sur le changement climatique est similaire à 2 259 km en voiture/habitant. La production de déchets est égale à 299 kg/habitant sur l’ensemble du cycle de vie des équipements (de leur fabrication à leur fin de vie).