Le fondateur du Refuge mis en examen pour viol, harcèlement moral et atteinte sexuelle

L’ancien président et fondateur du Refuge, association d’aide aux jeunes victimes d’homophobie, Nicolas Noguier, est sorti de garde à vue ce jeudi soir à Montpellier. Placé sous contrôle judiciaire, il est visé par plusieurs plaintes, notamment pour agressions sexuelles, harcèlement moral et viol.

L'ancien président du Refuge, Nicolas Noguier, a été mis en examen pour viol, harcèlement moral et atteinte sexuelle après avoir été placé en garde à vue mercredi après-midi. Les plaintes émanent d'anciens jeunes recueillis par l'association, des bénévoles, et des salariés. (illustration). AFP PHOTO / SYLVAIN THOMAS
L'ancien président du Refuge, Nicolas Noguier, a été mis en examen pour viol, harcèlement moral et atteinte sexuelle après avoir été placé en garde à vue mercredi après-midi. Les plaintes émanent d'anciens jeunes recueillis par l'association, des bénévoles, et des salariés. (illustration). AFP PHOTO / SYLVAIN THOMAS

    Nicolas Noguier, l’ancien président du Refuge, une association d’aides aux jeunes LGBT + en situation de rupture familiale, est sorti de garde à vue ce jeudi soir à Montpellier. Selon nos informations, il a été mis en examen par un juge d’instruction pour viol, harcèlement moral, harcèlement sexuel, travail dissimulé et atteinte sexuelle. Le viol allégué aurait été commis en 2014, tandis que les faits de harcèlements auraient eu lieu entre 2014 et la fin de l’année 2021. Il a été placé sous contrôle judiciaire à l’issue de son interrogatoire.

    Ses avocats, Mes. Sahand Saber et Stéphane Fernandez, se veulent confiants : « Nicolas Noguier a été mis en examen mais remis en liberté sous contrôle judiciaire, preuve que les charges à son encontre sont insuffisantes. Nous sommes confiants pour la suite de la procédure. »

    Plusieurs médias locaux, dont Midi Libre et France Bleu, avaient rapporté plus tôt dans la journée que Nicolas Noguier avait été placé en garde à vue à Montpellier mercredi après-midi, dans le cadre d’une enquête ouverte en février 2021 pour des faits de harcèlement à caractère moral et sexuel rapportés par des anciens bénévoles de l’association et d’anciens jeunes LGBT + recueillis.

    Une gestion « défaillante » de l’association

    L’affaire avait commencé en décembre 2020, lorsque Mediapart a révélé que des dizaines de salariés et bénévoles ont décidé de quitter la fondation Le Refuge. Tous se disaient alors « broyés », « usés » ou « humiliés » par la direction du Refuge, et dénonçaient une forme d’emprise morale, selon le média d’investigation. Deux mois plus tard, un rapport d’un cabinet indépendant, BCG, confirmait la gestion « défaillante » de la fondation qui vient en aide aux jeunes LGBT.

    Le parquet de Montpellier a alors été saisi et a ouvert une enquête pour plusieurs faits graves, dont un viol commis sur un jeune hébergé par une personne extérieure au Refuge. Accablés, Nicolas Noguier, président de la fondation, et son compagnon, le directeur Frédéric Gal, ont démissionné dans la foulée, au mois de février. Jusqu’ici, Nicolas Noguier a toujours nié en bloc les accusations portées contre lui.