« Dégage, t’as rien à faire ici ! On va te saigner, ta famille ne te reconnaîtra plus ! ». La dizaine de jeunes qui s’adresse ainsi à Yohann Nédélec, l’ancien maire du Relecq-Kerhuon, actuellement adjoint chargé de la sécurité pour la Ville de Brest, ne lui a pas laissé le temps de se présenter.
« On sentait que ça allait déraper »
L’adjoint au maire était venu constater les dégâts à Pontanézen, depuis les dérapages de la veille.
« Je vois un groupe de jeunes, un peu plus loin. Je me rapproche pour les saluer et échanger avec eux. Mais les insultes et les menaces arrivent immédiatement sans qu’ils me laissent me présenter. On sentait que ça allait déraper. J’ai préféré ne pas rester », confie l’élu.
Accompagné du responsable de la mairie de quartier, il ne se lance pas dans un dialogue de sourds. « Ils étaient déterminés, visiblement très remontés. Certains parlaient à visages découverts. « Ça m’a surpris, puisque la veille, nous avions fait le tour du quartier dans le plus grand calme, en compagnie de l’adjoint du quartier, Hosny Trabelsi, en rencontrant des habitants et leur assurant de notre présence autant que notre soutien ».
« Une poignée d’individus »
« Dans le cadre d’une réflexion collective, j’ai décidé de porter plainte pour ces menaces. Je ne l’ai pas fait de gaîté de cœur » ajoute, ce dimanche 23 janvier, l’élu, ayant apporté son soutien au conducteur et personnel de Bibus victimes de l’agression de la nuit. « J’ai conscience que c’est une poignée d’une vingtaine d’individus qui complique la vie du quartier et que la décision de justice de vendredi n’a pas été du goût de certains. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une question de fond, il n’y a pas de solution miracle. Il faut continuer de travailler en profondeur, comme le fait la collectivité depuis des années. Apporter une réponse forte dans l’action immédiate ne résoudra pas forcément le problème. Ce qui est certain, c’est que nous ne lâcherons rien pour que ce beau quartier retrouve une tranquillité à laquelle chaque habitant a le droit ! », termine l’élu, pas découragé pour autant.