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Attraper le Covid à tout prix: un nouveau "jeu" dangereux dans les écoles

Les établissements scolaires voient certains de leurs élèves ignorer sciemment les gestes-barrières et multiplier les contacts dans l'objectif d'être contaminés par le coronavirus. Un petit jeu qui inquiète directions, syndicats et parents.

Se tomber dans les bras, embrasser un malade, participer à une fête clandestine... enfin, mépriser d'une manière ou d'une autre les gestes barrières. Certains jeunes enchaînent les interactions dans le but avoué d'être contaminé par le Covid-19 . C'est là une nouvelle tendance en pleine expansion dans les écoles d'après les établissements scolaires, qui préoccupe tout à la fois les directions, enseignants et parents d'élèves.

Parmi la diversité des motivations, l'une d'entre elles se détache toutefois. "Ils essayent d'attraper le Covid pour ne pas aller en cours", confie Amza, un collégien, à nos caméras. "Il y a des personnes que ça arrange d'avoir le Covid parce qu'on est en période d'examens. Alors, avoir sept jours de 'vacances', ça en arrange certains", confirme Rachel, lycéenne pour sa part.

Tutos tests Covid

C'est souvent à la cantine - autour par exemple d'un échange de verre - ou dans les cours de récréation que les choses se passent. Toutefois, les tentatives s'articulent aussi via les réseaux sociaux.

"Il y a des gens qui mettent des espèces de mélange pour que le test soit positif même s’ils ne l’ont pas mis dans leur nez. (...) On voit de plus en plus de gens faire des vidéos sur 'Comment faire un faux test positif?'", témoigne Roman, collégien rhodanien.

Soirées et "transgressions"

Des "soirées Covid" sont ainsi organisées. "Il y avait des groupes Snap (abréviation de la plateforme de messagerie SnapChat, NDLR) et tout pour dire: 'Venez les gars, on se rejoint tous à la villa et on se répand le Covid'", se souvient Ibrahim, étudiant croisé à Nice. "Des soirées clandestines? Ouais, y en a souvent. Ils se rejoignent tous et font la fête", prolonge Safiane, lui aussi étudiant niçois.

"C’est pas massif mais ce sont des choses qui ont été observées, rapportées", déplore Somchit Leguédé, membre de l'organisation de parents d'élèves FCPE devant un collège d'Escalquens en Haute-Garonne. Mais elle nuance:

"A mon avis, c’est plus à mettre sur le compte de bêtise et de transgressions d’adolescents."

Un pari sur sa santé

Bien sûr, les cas graves de Covid-19 sont très rares parmi la population adolescente. Mais outre le fait de participer activement à la diffusion de la pandémie, ces tentatives constituent tout de même un pari sur sa santé personnelle. Ainsi, Sylvie, qui en plus de militer au syndicat SNIES-UNSA Education en tant que secrétaire-adjointe, est infirmière scolaire, explique:

"Jouer avec un Covid positif, c’est extrêmement dangereux parce qu’on ne sait pas comment on peut réagir donc c’est prendre des risques, se retrouver malade et confronté à une forme grave, sévère, éventuellement à la mort".

Certains établissements scolaires ont d'ailleurs décidé de mettre en garde formellement les parents.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV