« Sans manifester le moindre regret »
Il ne « semble pas avoir pris la mesure de son acte puisqu’il n’a pas hésité à prendre contact dimanche avec la victime, pour se justifier sans manifester le moindre regret, ni la moindre empathie à son égard », souligne-t-elle. Selon Mediapart, qui a révélé l’affaire samedi, ce chirurgien orthopédiste réputé, Emmanuel Masmejean, a mis aux enchères sur OpenSea, un site spécialisé dans la vente d’objets numériques NFT, la radio d’une rescapée du Bataclan qu’il avait opérée, sur laquelle on voit un avant-bras transpercé par une balle de kalachnikov.
« Que de tels actes ne soient plus envisageables à l’avenir »
Le patron de l’AP-HP Martin Hirsch avait aussitôt annoncé que les hôpitaux de Paris allaient saisir la justice, dénonçant un » acte contraire à la déontologie, qui met en cause le secret médical, et qui va à l’encontre des valeurs de l’AP-HP et du service public ». « La victime fait confiance aux institutions et autorités compétentes pour engager toutes poursuites tant disciplinaires que pénales afin que de tels actes ne soient plus envisageables à l’avenir », a indiqué l’avocate de la jeune femme.
Elle se réserve par ailleurs « la liberté de s’associer à ces procédures, afin que l’exemplarité des sanctions soit à la hauteur de la gravité de la violation et du mépris manifesté par ce médecin ». Selon Mediapart, la radio était mise en vente pour la somme de 2.776 dollars.
« Dans une vocation pédagogique » assure le chirurgien
Le chirurgien Emmanuel Masmejean a reconnu les faits auprès du site d’investigation, expliquant l’avoir fait « dans une vocation pédagogique » et a retiré depuis l’offre. Assurant « s’être posé la question d’un point de vue éthique », il reconnait « l’erreur » de ne pas avoir demandé l’autorisation à la patiente opérée. « C’est une connerie, si vous voulez me faire dire ça. C’est une erreur, ça c’est sûr » a affirmé ce chirurgien orthopédiste, qui exerce à l’hôpital européen Georges-Pompidou de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dans 20 Minutes.