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Spoliations par les Nazis : les députés unanimes pour restituer des œuvres d’art

L’Assemblée nationale a adopté mardi soir un texte restituant 15 œuvres d’art à des familles juives, spoliées par le régime nazi.

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Entre émotion et gravité, l’Assemblée nationale unanime a voté mardi un projet de loi en vue de la restitution de 15 œuvres d’art, dont un tableau de Gustav Klimt et un autre de Marc Chagall, aux ayants droit de familles juives spoliées par les nazis.

Face à ces ayants droit, présents en tribune, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a salué un texte « historique », validé sous les applaudissements par 97 voix. Il doit être adopté définitivement par le Sénat le 15 février.

Un tableau de Chagall

La spoliation était « la négation de l’humanité (de ces familles juives), de leur mémoire, de leurs souvenirs », a souligné la ministre, à l’unisson des orateurs de tous les groupes politiques.

Parmi les 15 œuvres se trouve « Rosiers sous les arbres » de Gustav Klimt, conservé au musée d’Orsay, et seule œuvre du peintre autrichien appartenant aux collections nationales françaises. Il a été acquis en 1980 par l’État chez un marchand.

Des recherches approfondies ont permis d’établir qu’il appartenait à l’Autrichienne Eléonore Stiasny qui l’a cédé lors d’une vente forcée à Vienne en 1938, lors de l’Anschluss, avant d’être déportée et assassinée.

Onze dessins et une cire conservés au Musée du Louvre, au Musée d’Orsay et au Musée du Château de Compiègne ainsi qu’un tableau d’Utrillo conservé au Musée Utrillo-Valadon (« Carrefour à Sannois ») font également partie des restitutions prévues.

« Une action juste »

Un tableau de Chagall, intitulé « Le Père », conservé au Centre Pompidou et entré dans les collections nationales en 1988, a été ajouté. Il a été reconnu propriété de David Cender, musicien et luthier polonais juif, immigré en France en 1958.

Pour 13 des 15 œuvres, les ayants droit ont été identifiés par la Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations, créée en 1999.

Pour Mme Bachelot, « c’est la première fois depuis l’après-guerre que le gouvernement engage un texte permettant la restitution d’œuvres des collections publiques » qui ont été « spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale ou acquises dans des conditions troubles pendant l’Occupation en raison des persécutions antisémites ».

De gauche à droite, les parlementaires se sont félicités d’une « action juste » avec ces restitutions, qu’il faudrait « accélérer ».

La ministre s’est dite favorable à une prochaine « loi cadre » pour le permettre, tout en pointant « la complexité des dossiers ».

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