Cancer du poumon : les non-fumeurs sont de plus en plus touchés
Une nouvelle étude vient de souligner une nette augmentation des cancers du poumon chez les non-fumeurs.
La majorité des cancers du poumon touche aujourd’hui les fumeurs. La situation tend cependant à évoluer en défaveur des non-fumeurs depuis ces 20 dernières années. En effet, une étude présentée lors du 26e Congrès de Pneumologie, se tenant à Lille du 21 au 23 janvier, vient de montrer que la part de malades progressait progressivement, principalement chez les femmes.
Plus de non-fumeurs touchés par un cancer du poumon
D’après l’étude épidémiologique KPB-2020, réalisée auprès de 9 000 patients, la part de cancers du poumon attribué au tabagisme concerne 85 % de patients ayant été fumeurs. Les chercheurs sont notamment venus souligner que la part des non-fumeurs atteints de cette pathologie avait augmenté durant ces deux dernières décennies.
En 2000, seuls 7,2 % des patients touchés étaient non-fumeurs ou avaient consommé un maximum d’une centaine de cigarettes durant leur vie. Ce chiffre est monté à 10,9 % en 2010 et 12,6 % en 2020. La situation est d’autant plus préoccupante chez les femmes, qui représentaient 16 % des cas en 2000, contre 34 % en 2020. Ce chiffre monte même jusqu’à 41 % chez les femmes de moins de 50 ans. À noter, 3,6 % des patients consommaient aussi du cannabis, dont un tiers était âgés de moins de 50 ans.
Face à cette situation, Didier Debieuvre, auteur principal de cette étude, a expliqué chez France Inter : « On avait déjà vu une progression de 16 à 24 % entre 2000 et 2010. Mais là, ça continue, le constat se confirme et malheureusement au-delà de ce qu’on avait prévu. Et cette augmentation est clairement à relier à l’augmentation du tabagisme chez les femmes. On est loin désormais de l’image du cancer du poumon réservé à l’ouvrier gros fumeur. Chez les hommes, d’ailleurs, on atteint une sorte de plateau du nombre de cas, c’est clairement chez les femmes que ça augmente, et c’est ce qu’on voit dans nos consultations ».
L’étude tire notamment un constat important : les diagnostics sont établis de façon trop tardive. Les chercheurs vont même jusqu’à estimer que plus de 60 % des cas sont dépistés à des stades très avancés, ce qui limite les chances de guérison. Ils recommandent ainsi de dépister plus systématiquement cette maladie et précisent que les traitements sont de plus en plus efficaces.