"On me promet de me faire ce qu’on a fait au Bataclan": la députée varoise Valérie Gomez-Bassac menacée de mort

Après une nouvelle année compliquée, Valérie Gomez-Bassac reste combattive. La députée de la sixième circonscription revient sur les temps forts de 2021 et dévoile ses espoirs pour l’avenir.

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Anne Dujardin Publié le 26/01/2022 à 22:05, mis à jour le 26/01/2022 à 22:11
Valérie Gomez-Bassac revient sur une année chargée, ponctuée de plusieurs visites ministérielles sur le territoire. (Photo doc H. D.S.)

Elle avait espéré pouvoir organiser une cérémonie de vœux en ce mois de janvier. C’est finalement via une petite vidéo que la députée a souhaité une bonne année aux habitants de sa circonscription. Un signe parmi d’autre que la crise sanitaire n’est pas derrière nous. Mais Valérie Gomez-Bassac se veut optimiste. "J’espère vraiment que 2022 sonnera la fin de la crise et que nous verrons une bonne reprise qui confirmera ce que nous constatons en ce moment: la gestion économique montre qu’elle a été efficace."

L’année 2021 a encore été mouvementée. En tant que porte-parole du groupe LREM à l’assemblée, vous avez passé beaucoup de temps sur les plateaux de télévision pour défendre le gouvernement. Vous n’êtes pas découragée?

Absolument pas. C’est mon rôle de soutenir le programme et les décisions du gouvernement. Tout ce qu’on fait n’est pas parfait toutefois je trouve que nous ne méritons pas certaines critiques.

Mais ce n’est pas toujours facile. J’ai reçu des menaces de mort, par courrier et par mail, il y a quelques jours. On me promet de me faire "ce qu’on a fait au Bataclan". Personne ne mérite ce genre de menace. C’est violent, mais ça ne me fera pas taire, ça me donne au contraire envie de m’exprimer davantage.

Vous êtes également très active sur les réseaux sociaux sur lesquels les critiques ne manquent pas.

Je gère personnellement ma page Facebook. Je ne cherche pas à convaincre mais à expliquer. Ça prend du temps et ce n’est pas toujours facile.

Vous ressentez parfois cette violence lors de votre travail de terrain dans la sixième circonscription?

Pas du tout. Les réseaux sociaux ne sont pas forcément le reflet de l’état d’esprit du terrain. J’ai de très bons soutiens locaux de la part des élus, des gendarmes, des services de l’État mais aussi des citoyens. Je reçois beaucoup à ma permanence de La Roquebrussanne et ces rencontres sont toujours très bienveillantes.

Vous siégez à l’Assemblée et votez des textes qui concernent tout le territoire français. Avez-vous un exemple de loi qui aura une application concrète pour la circonscription?

Bien sûr. Je pense notamment au projet de loi que nous avons adopté concernant la création d’une "assurance récolte". Sur le territoire de la circonscription, la grêle a fait des ravages, notamment chez les viticulteurs. L’assurance va voir le jour grâce à des fonds publics et viendra de manière systématique aider nos agriculteurs et viticulteurs. Des assurances privées seront également mobilisées pour soutenir cet effort. C’est un combat important, que je mène depuis le début de mon mandat.

Avez-vous d’autres satisfactions sur le rôle que joue l’État pour notre zone rurale?

Beaucoup. Aujourd’hui, la sixième circonscription n’est plus oubliée comme cela a été le cas pendant des années. Je m’en réjouis. Les choses ont évolué. Maintenant on pense aux communes rurales. Concrètement, l’État a mis en place les "Petites villes de demain" à Saint-Maximin et au Beausset. Ce programme vise à redynamiser ces communes.

Les Maisons France services ont également vu le jour. Ces structures créent un lien de proximité. C’est important. Par ailleurs, les entreprises et collectivités du territoire profitent largement du plan France relance. Et regardez le programme Cœur de ville. On voit l’investissement de l’État en se promenant dans les rues de Brignoles. On voit que la ville change. Cela souligne aussi l’énergie du maire.

La circonscription a également bénéficié de plusieurs visites ministérielles cette année. C’est une chance?

La visite d’Olivier Véran, ministre de la Santé a été un temps fort de l’année d’autant qu’il a accordé des fonds sur nos hôpitaux, Brignoles et Pierrefeu. Nous avons également eu la visite de Florence Parly, Olivier Dussopt, Gabriel Attal… C’est important pour donner de la visibilité, ça participe au rayonnement du territoire. Je souhaite que la circonscription garde ses atouts en termes de patrimoine et d’environnement mais il faut aussi les montrer.

Quels sont les domaines que vous aimeriez voir évoluer?

J’aimerais aider à trouver des solutions en matière de transport. Quand j’ai été élue, j’ai travaillé sur la ligne de chemin de fer Carnoules-Gardanne. Aujourd’hui, elle n’est plus militaire et pourrait être exploitée, pas forcément pour le train. Je vais également regarder de près le projet de ligne nouvelle, surtout les phases 3 et 4. Je pense qu’il faut être prudent et je vais sensibiliser sur les risques environnementaux. Honnêtement je n’y suis pas très favorable. Sur ces tronçons, on traverse carrément les vignobles! Par ailleurs, j’aimerais aider à la démocratisation du sport, de la culture, aider les jeunes à avoir un parcours de formation. C’est compliqué quand on vit dans certaines zones mais je pense qu’il y a des choses à faire. Il y a évidemment d’autres dossiers que je suis de près comme le sauvetage du Castellas et le campus numérique de Brignoles dont j’espère voir l’aboutissement.

L’année 2021 a également été celle de la sortie de votre autobiographie, "Votre vie vous appartient". Pourquoi vous-êtes vous lancée dans cette aventure?

J’avais déjà écrit des petits bouts que je destinais plutôt à mes enfants. Mon entourage m’a finalement conseillée de publier. Je l’ai fait parce que je voulais raconter mon parcours. Je ne suis pas née députée. Je viens des HLM de Grasse. Ma réussite, je la dois à mon travail mais aussi aux rencontres. J’ai dédicacé mon livre à la librairie Le Bateau blanc et les réactions étaient très touchantes. C’était un moment très émouvant.

Vous annoncez déjà un tome 2 beaucoup plus politique. Quand pourrons-nous le lire?

Je pense le sortir à la fin de l’année, après les élections évidemment. Ce serait impossible avant.

Serez-vous candidate à votre réélection?

Je ne peux pas répondre tant qu’Emmanuel Macron ne s’est pas déclaré. Mon sort est rattaché à celui du président. Je me suis engagée en politique pour Emmanuel Macron et ses ambitions pour la France.

On ne sait pas encore qui seront les candidats aux élections législatives de la circonscription. Cela vous inquiète?

Disons que certains élus sont devenus des amis et que je préférerais ne pas me retrouver face à eux.

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Var-Matin

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