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Les talibans ont tué plus de 100 ex-membres du gouvernement afghan, selon un rapport

Le rapport des Nations unies met en avant une sévère restriction des droits humains en Afghanistan depuis la mise en place de la gouvernance des talibans. C'est «tout un système social et économique qui est en train de disparaître», assure le secrétaire général Antonio Guterres

Une patrouille des talibans à l'aéroport de Kaboul, le 31 août 2021. — © REUTERS /Stringer
Une patrouille des talibans à l'aéroport de Kaboul, le 31 août 2021. — © REUTERS /Stringer

Alors que la répression des talibans inquiétait les Occidentaux, ils sont accusés, dans un rapport de l'ONU qui fustige aussi leurs alliés, d'avoir tué plus d'une centaine d'anciens membres de la sphère gouvernementale et des forces de sécurité afghanes et d'Afghans ayant travaillé avec les troupes étrangères.

Ce document, dont l'AFP a consulté un exemplaire dimanche, constate également une sévère restriction des droits humains en Afghanistan depuis la mise en place de la gouvernance des talibans à l'été, en particulier concernant les droits des femmes et le droit de manifester.

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«Malgré les annonces d'une amnistie générale des anciens membres de gouvernement, des forces de sécurité et de ceux ayant travaillé pour les militaires étrangers, la Manua (Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan) a continué de recevoir des signalements crédibles d'homicides, de disparitions forcées et d'autres infractions envers ces personnes», précise ce rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

«Tout un système social et économique en train de disparaître»

Depuis que les talibans se sont emparés de Kaboul le 15 août, la mission onusienne a reçu plus d'une centaine de signalements de tueries qu'elle considère crédibles, détaille le texte, affirmant que plus des deux-tiers de ces homicides ont été «des homicides extra-judiciaires commis de facto par les autorités ou leurs affiliés».

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De plus, poursuit le document, «des militants pour les droits humains et des employés des médias continuent d'être victimes d'attaques, d'intimidations, de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de maltraitances et d'homicides».

C'est «tout un système social et économique qui est en train de disparaître», a commenté Antonio Guterres, évoquant la répression des manifestations pacifiques, le manque d'accès des femmes au monde du travail et des filles à l'éducation. Aucun pays n'a reconnu à ce stade le gouvernement taliban.

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Avec l'aggravation de la pauvreté et la sécheresse qui a dévasté l'agriculture dans de nombreuses régions, l'ONU a prévenu que la moitié des 38 millions d'Afghans risquait une pénurie alimentaire. Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité en décembre une résolution facilitant pendant un an l'aide humanitaire à l'Afghanistan, sans enfreindre les sanctions internationales imposées à des personnes et entités liées aux talibans.