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Le Mexique tente de faire taire les cris homophobes dans ses stades

Pour lutter contre l'homophobie dans les stades, la Fédération mexicaine de football teste un dispositif pour repérer et pénaliser les supporteurs homophobes. (Mauricio Salas/JAMMEDIA/PRESSE SPORTS/Presse Sports)
Pour lutter contre l'homophobie dans les stades, la Fédération mexicaine de football teste un dispositif pour repérer et pénaliser les supporteurs homophobes. (Mauricio Salas/JAMMEDIA/PRESSE SPORTS/Presse Sports)

Condamnée à de nombreuses amendes par la FIFA, sanctionnée de huis clos, la Fédération mexicaine de football a pris des mesures pour tenter d'en finir avec un cri jugé homophobe qui vise notamment les gardiens adverses.

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« Eeeeh, putoooo ! » (« eh la pute ! ») ... Ce cri jugé homophobe visant notamment les gardiens adverses lors de leurs dégagements a déjà valu à la Fédération mexicaine de football (FMF) plusieurs sanctions de la FIFA, notamment une amende et un huis clos en septembre contre la Jamaïque. Au total, la FMF a reçu 17 amendes, pour un total de 656 400 dollars. Aussi a-t-elle décidé de mesures pour tenter d'éradiquer ces manifestations.

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Alors que la « Tri » - la sélection mexicaine - rencontre mercredi le Panama dans un quasi-huis clos d'environ 2 000 personnes, comme contre le Costa Rica dimanche (0-0), au stade Azteca de Mexico (87 000 places), la FMF teste ainsi un dispositif pour facilement repérer et pénaliser les supporteurs homophobes, avec un QR code sur les billets.

Cinq ans d'interdiction de stade

Les spectateurs doivent désormais réserver leur place en ligne et présenter une pièce d'identité avec leurs billets à l'entrée des stades, avait annoncé la FMF mi-janvier. Des agents de sécurité supplémentaires sont également déployés pour identifier et évacuer les supporters qui commettraient tout acte discriminatoire. La sanction : cinq ans d'interdiction de stade. Le dispositif sera testé sur une jauge plus élevée de 35 000 à 40 000 personnes le 24 mars lors du match au sommet contre les États-Unis, potentiellement décisif dans la course au Mondial-2022 au Qatar (le Mexique est 3e et les États-Unis, deuxièmes).

« Nous ne pouvons pas tolérer des actes discriminatoires, nous ne pouvons pas jouer dans des stades vides, nous ne pouvons pas courir le risque que les autorités du football nous retirent des points », déclare le président de la FMF, Yon de Luisa. Il s'inquiète également de l'image du Mexique, co-organisateur du Mondial 2026 avec les États-Unis et le Canada.

Autre mesure pour éradiquer l'expression homophobe, la campagne « Grita México » (le cri du Mexique) lancée pour remplacer les hurlements homophobes, qui visent en général chaque dégagement du gardien adverse.

Pénalisé aujourd'hui, le « grito » a eu ses défenseurs dans le passé. L'ex-sélectionneur Miguel Herrera, estime que « ça fait partie du langage familier ». Ce cri aurait été lancé au début des années 2000 par des supporteurs d'un des deux clubs de Guadalajara, El Atlas, lors des derbys avec le Chivas, l'autre équipe de la deuxième ville du Mexique. Il visait alors le gardien Oswaldo Sanchez, qui avait eu la mauvaise idée de passer d'un club à l'autre aux yeux d'un des kops de supporteurs de l'Atlas, Barra51, après un détour par l'América de Mexico.

publié le 1 février 2022 à 08h54
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