Un médecin alerte sur les dangers pour la santé liés à la grève des éboueurs marseillais

Après deux semaines de grève des éboueurs, le docteur Saïd Ouichou est formel : "Les déchets sont en train de se décomposer et ça n'est pas sans risque pour les riverains". C'est une pollution d'abord visuelle, mais il s'agit également une pollution des sols et de l'air. "C'est très irritant pour toutes les personnes qui ont par exemple des maladies respiratoires, pour les enfants et les asthmatiques".  

Passer la publicité

ⓘ Publicité

Revenir avant la publicité

Ce médecin installé dans le 15e arrondissement de Marseille dit en effet recevoir quotidiennement dans son cabinet des patients en crise qui souffrent d'asthme. Pour lui, il n'y a pas de doutes : "On connaît le lien entre certaines pathologies et les ordures qui s'accumulent sur les trottoirs".

"Des insectes et des rats attirés par les tas d'ordures." - Le docteur Saïd Ouichou

Les rats sont évidemment un sujet central et problématique. "Ils se promènent sans peur de personne" rappelle Saïd Ouichou, qui met en garde face au risque de la leptospirose, une maladie véhiculée par l'urine de ces rongeurs. "C'est une maladie qui est potentiellement grave car les malades ont un taux de mortalité entre 10 et 20 %". Le médecin rappelle qu'il y a entre 800 et 1.000 cas de leptospirose en France chaque année "et c'est en progression dans notre pays et c'est favorisé par ce type de situation" que nous rencontrons aujourd'hui à Marseille.

"Ce sont des gaz toxiques qui sont dégagés comme le dioxyde de carbone, le soufre, le plomb aussi."-

Cette pollution dont souffrent les Marseillais est aussi liée à la décomposition des aliments selon le médecin : "Ce sont des gaz toxiques qui sont dégagés comme le dioxyde de carbone, le soufre, le plomb aussi qui est présent" à proximité de ces tas d'ordures. "Tout cela est dans l'air que les patients vont respirer obligatoirement" et il y a "beaucoup de dangers pour la santé des riverains", s'inquiète le médecin marseillais. 

Le danger existe même en hiver quand il fait moins chaud "car le problème c'est l'eau", explique le médecin. "L'association des ordures avec l'eau va accélérer la décomposition et entraîner la diffusion des toxiques dans les sols et accélérer la contamination de l'entourage et cela finit dans l'eau, dans nos assiettes, dans l'estomac."