Prévenir les violences faites aux enfants par leurs parents

En France, un enfant tous les cinq jours meurt sous les coups de ses parents ©Getty - mrs
En France, un enfant tous les cinq jours meurt sous les coups de ses parents ©Getty - mrs
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En France, un enfant tous les cinq jours meurt sous les coups de ses parents ©Getty - mrs
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Ce matin, Cécile Duflot nous rappelle qu’en France, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents.

Jeudi dernier, c’est le corps d’un petit garçon de dix ans que l’on a retrouvé, tué vraisemblablement par sa mère. Un enfant qui meurt tous les cinq jours, c’est un dixième des homicides et ce chiffre est probablement sous-estimé, notamment au sein des décès de nouveaux-nés.

72 enfants meurent donc en moyenne chaque année, tués par leur père ou leur mère et plus de 50 000 sont victimes de violence. Tous les milieux sociaux sont concernés. C’est encore un tabou puissant.

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Il y a quelques semaines à ce micro, Mohamed Bouhafsi racontait son enfance et la violence de son père. C’était poignant et courageux, il veut, disait-il, que la chaîne de la violence cesse.

Il n’est pas le seul, d’autres en ont parlé, Thierry Beccaro racontant l’enfant qu’il fut, recroquevillé sous les coups, Joey Starr, Laam, Lyes Louffok, Christine Kelly ou Stéphane Bern, parlant des coups de sa mère “Je ne me souviens pas d’une journée où je n’ai pas reçu une gifle”.

De sa mère donc car, et cela rajoute sans doute au tabou, dans près de la moitié des cas c’est la mère qui est l’auteur des violences. 

Ces violences sont donc connues et ne baissent pas depuis des années.

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Pire, la moitié des enfants qui décèdent avaient fait l’objet d’un signalement. 

Encore plus triste, il existe une chaîne des violences. Il est fréquent que des parents auteurs de violences aient été victimes dans leur enfance. Cela vaut pour les auteurs de violences conjugales.

Beaucoup de choses se nouent dans l’enfance

Et on pourrait agir. D’autres pays ont pris cette question à bras le corps. En France le temps a été long. La maltraitance est un terme qui ne date que de 1987 - à cette époque on vendait encore des martinets dans les magasins de jouets.

Le sujet fait de temps en temps l’actualité mais très peu est mis en place pour assécher le terreau de la violence.

On a progressé sur l’aval, pousser à l’alerte, populariser le 119 mais en terme de suivi des mesures et de prévention, notamment par l’identification des familles vulnérables et la mise en œuvre d’interventions adaptées - parfois il s’agit d’appuyer une mère seule et en souffrance avant qu’elle ne soit dépassée - les moyens manquent cruellement.

Pour agir il n’y a pas besoin de réinventer l’eau tiède, il suffit d’ouvrir les  rapports. Celui très fourni de la Mission sur les morts violentes d’enfants au sein des familles en 2019 propose 32 recommandations. Les associations de protection de l’enfance ont, elles aussi, nombre de propositions.

Il faut surtout des moyens pour des institutions qui furent des fleurons de la politique sociale française comme la protection maternelle et infantile ou la pédiatrie et la pédopsychiatrie aussi bien en ville qu’à l’hôpital. 

Lever le tabou sur les violences intrafamiliales est un début mais c’est d’y mettre fin par une prévention active qui doit être l’horizon.

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