Sous pression, les enquêteurs du 2ème District de police judiciaire poursuivent l’enquête ouverte vendredi 28 janvier 2022 pour « homicide volontaire par concubin », après que le corps sans vie d’Amanda Glain ait été découvert dans la baignoire d’un appartement du 19ème arrondissement de Paris. Son compagnon policier, suspecté, est recherché par la police depuis une semaine et n’a pas été retrouvé, mardi 8 février. Gérald Darmanin a annoncé la saisie de l’IGPN pour enquêter sur le parcours de ce policier.
Le compagnon policier recherché après la découverte du corps
La découverte du corps avait donné lieu à un important déploiement policier, dans la rue David d’Angers. C’est dans un appartement de cette rue que des policiers ont découvert la jeune femme de 28 ans dans la baignoire. À l’origine, ces fonctionnaires s’inquiétaient de l’absence de leur collègue, en poste au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
Depuis cette découverte, le policier absent n’a pas reparu. Considéré en fuite et armé avec son pistolet de service, il fait l’objet d’un avis de recherche interne, diffusé à tous les policiers et gendarmes de France disposant de sa fiche signalétique. Un document qui a fuité, notamment partagé par un journaliste en marge d’une polémique à ce sujet.
L’absence d’avis de recherche public, une stratégie d’enquête
De nombreux internautes et des associations de lutte contre les violences conjugales se sont insurgés de l’absence d’avis de recherche à destination de la population. Un choix fait par les enquêteurs de la police judiciaire qui ont adopté cette stratégie d’enquête commune à la majorité des dossiers de ce genre. Une source proche du dossier souligne auprès d’actu Paris que les identités de personnes recherchées sont rarement rendues publiques.
Le choix des enquêteurs est notamment lié à l’état de santé psychique dans lequel peut se trouver le policier recherché, connu pour des violences conjugales et des idées suicidaires. La pression d’un avis de recherche public pourrait décupler sa dangerosité. L’autre risque est une surabondance de signalements de bonne foi mais erronés qui pourraient détourner les moyens d’enquête. Enfin, le risque de « vindicte populaire » est craint.
En plus de l’information judiciaire confiée cette semaine à un juge d’instruction, une enquête administrative a été ouverte à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour déterminer comment il a pu quitter le commissariat avec son arme.
Pourquoi nous ne publions pas l'identité du policier
La rédaction d'actu Paris n'a pas publié d'éléments permettant l'identification du policier recherché. Appartenant au groupe Ouest-France, nous suivons sa charte éthique sur le traitement des faits-divers, qui implique de ne pas permettre l'identification d'une personne, fusse-t-elle suspectée, tant qu'elle n'a pas été mise en examen. L'une des exceptions est la publication par les autorités d'un avis de recherche officiel. Notre rôle d'information ne doit pas mettre en danger le travail d'enquête des forces de l'ordre.
Amanda Glain, « une artiste qui avait beaucoup de talent »
Victime du dixième féminicide recensé en France en 2022, Amanda Glain était, selon son frère qui s’est confié au Parisien, « une artiste ». Elle habitait les Yvelines, était graphiste spécialisée dans la communication digitale et enchaînait les petits contrats.
Âgée de 28 ans, la jeune femme tenait également un blog sur lequel elle avait fait état d’une précédente relation qu’elle considérait comme « toxique », appelant ses lecteurs à ne « jamais avoir peur » de partir lorsqu’une relation prend ce tournant. L’enquête en cours déterminera les circonstances du décès d’Amanda et clarifiera les autres points à éclaircir.
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