Moulins

Les mille et une splendeurs du carnaval de Rio

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Publié le , mis à jour le
À l’approche de Mardi gras, le carnaval de Rio réunit chaque année des millions de participants venus du monde entier. Parenthèse enchantée où rire, transgression et brassage social règnent en maîtres au rythme de la danse, cette immense fête populaire n’a pas fini de faire rêver avec ses bals pailletés et ses parades multicolores. Annulé cette année pour cause de pandémie, l’événement perdure à Moulins grâce à une exposition réunissant des costumes spectaculaires prêtés par des écoles de samba et des collectionneurs. Défilé en images !
Cid Carvalho, Coiffe de destaque « l’Élégance du paon ». Portée par Alain Taillard. École de Samba Estação Primeira de Mangueira.
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Cid Carvalho, Coiffe de destaque « l’Élégance du paon ». Portée par Alain Taillard. École de Samba Estação Primeira de Mangueira., 2015

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Coiffe rutilante

Pas de carnaval sans coiffes de plumes ! Placés au sommet des chars tels des figures allégoriques, les destaques portent des costumes particulièrement spectaculaires… et de rayonnants couvre-chefs tels que cette parure ornée de strass, de fausses pierreries et d’une cinquantaine de plumes de paon – l’oiseau le plus rutilant et paradeur qui soit ! Mêlant influence amérindienne en hommage aux racines du peuple brésilien, et exubérance clinquante de l’âge d’or d’Hollywood, ces coiffes ont beaucoup inspiré celles des danseuses du Lido, célèbre cabaret parisien créé en 1946.

Coll. Alain Taillard • © CNCS – Florent Giffard

Créé par Alexandre Louzada, Costume du Maître de cérémonie. École de samba Beija-flor de Nilópolis
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Créé par Alexandre Louzada, Costume du Maître de cérémonie. École de samba Beija-flor de Nilópolis, 2009

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Sultan bleu

Avec ceux des destaques, le costume du maître de cérémonie (ou mestre sala) figure parmi les plus spectaculaires. Couvert de strass, de paillettes et de plumes, il mène la danse avec une femme (la porta bandeira) en tenue assortie, qui tient le drapeau de l’école de samba représentée. Tous deux sont les seuls à être notés individuellement pour leur performance. Car le carnaval n’est pas seulement un divertissement : c’est aussi une compétition sans merci entre les différentes écoles de samba de la ville !

© CNCS – Florent Giffard

Costume de destaque. École de samba et carnavalesco non identifiés.
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Costume de destaque. École de samba et carnavalesco non identifiés.

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Icône rose

Debout au sommet du char pour représenter un personnage ou un élément symbolique, le ou la destaque porte le costume le plus élaboré du défilé, si lourd et volumineux qu’il ne peut danser la samba ! Immobile, il brille par sa parure créée par un artiste appelé carnavalesco, et confectionnée à la main dans un atelier spécialisé. Ces tenues haute couture sont toujours composées d’un esplendor, grande auréole pouvant atteindre plusieurs mètres d’envergure. Composé d’une brassée de plumes d’autruche roses, celui-ci sublime une robe d’écailles scintillantes !

Coll. Alexandre Couto • © CNCS – Florent Giffard

Edson Pereira, Costume de destaque, « Legado eterno ». Porté par Zezito Avila. École de samba Unidos de Vila Isabel
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Edson Pereira, Costume de destaque, « Legado eterno ». Porté par Zezito Avila. École de samba Unidos de Vila Isabel, 2020

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Splendeur amérindienne

Si la robe de ce destaque évoque plutôt les chasubles brodées d’or des prêtres catholiques, l’influence des peuples amérindiens se révèle de façon éclatante dans son esplendor. Disposées en trois grands éventails, mais aussi plusieurs bouquets jaillissants tels des feux d’artifice, ainsi qu’en deux guirlandes symétriques aux couleurs du Brésil, les plumes qui le composent évoquent ni plus ni moins une coiffe indienne géante… ce que confirme son nom, « legado eterno » – « héritage éternel » !

Collection Zezito Avila • © CNCS – Florent Giffard

Créé par Renato, Costume d’Ala « Exuberância » (Exubérance). École de samba Portela
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Créé par Renato, Costume d’Ala « Exuberância » (Exubérance). École de samba Portela, 2020

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Indien 2.0

Autour de ces grandes figures défilent les alas : des groupes de 100 à 300 personnes affiliées à une même école de samba, qui chantent et dansent autour du char. Créé en 2020, le costume de cet ala raconte l’histoire du peuple indien Tupinamba (dont les peintures corporelles sont évoquées par les motifs géométriques de la tunique), de son arrivée joyeuse à Rio jusqu’aux désillusions de la colonisation puis du chaos urbain d’aujourd’hui. Un regard très contemporain porté sur la culture amérindienne !

© CNCS / Florent Giffard

Costume d’Ala : Dama da corte (dame de la cour). École de samba et carnavalesco non identifiés.
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Costume d’Ala : Dama da corte (dame de la cour). École de samba et carnavalesco non identifiés.

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Princesse à la française

Les costumes d’alas s’inspirent aussi souvent de la cour royale française. Robes à panier, crinolines… Versailles s’invite à Rio avec des costumes de style historique, taillés dans des tissus satinés, garnis de dentelles et de paillettes… tels que la robe de cette « dame de cour » de pacotille, parée de grandes fleurs en tissu rose qui lui donnent une touche hispanique et d’une fausse perruque poudrée en papier découpé. Car le carnaval, c’est aussi l’art de faire « noble » avec les moyens du bord !

Coll. Alexandre Couto • © CNCS / Florent Giffard

Leandro Vieira, Costume d’Ala das Baianas : « Isto é lá com Santo Antônio » (Demandez à Saint Antoine). École de samba Imperatriz Leopoldinense,
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Leandro Vieira, Costume d’Ala das Baianas : « Isto é lá com Santo Antônio » (Demandez à Saint Antoine). École de samba Imperatriz Leopoldinense,, 2020

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Jupon traditionnel

Chaque école doit avoir son groupe d’alas das baianas : des danseuses portant de grandes coiffes et de larges jupes blanches sur crinoline de 5 à 6 mètres de circonférence, qu’elles font tournoyer selon une chorégraphie synchronisée. Leurs costumes sont directement inspirés des tenues volumineuses garnies de dentelles que portaient, au XIXe siècle, les femmes de Bahia, qui arpentaient les rues pour y vendre de petits plats succulents. Un symbole national !

© CNCS / Florent Giffard

Costume de destaque. École de samba et carnavalesco non identifiés
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Costume de destaque. École de samba et carnavalesco non identifiés

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Reine africaine

Bijoux en ossements, imprimé zèbre, plumes d’autruche, coquillages cauris… Ce costume de reine africaine rappelle que les danses et costumes du carnaval de Rio doivent beaucoup à l’Afrique. Car même si elle a été popularisée au Brésil, la samba puise ses racines en Angola, d’où elle fut importée pendant la traite des esclaves dans les années 1600… et introduite au carnaval (qui s’est formé à l’aube du XXe siècle) en 1917 !

Collection Alexandre Couto • CNCS / Florent Giffard

Costume de Bate-bolas
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Costume de Bate-bolas

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Clown pop

Les bate-bolas, ou « frappe-ballons », sont les stars des banlieues de Rio. Version brésilienne des clowns européens, ils paradent en groupe, vêtus de costumes volumineux aux motifs colorés, sérigraphiés ou floqués, faits d’un patchwork de chutes de tissus satinés. Le visage recouvert d’un masque en toile, ils effraient les passants par des mouvements brusques et font du bruit avec un ballon suspendu à un bâton. Leurs costumes surprenants s’inspirent de thèmes issus de la culture de masse – cinéma, bande dessinée, jeux vidéo… le but étant de faire mieux que l’année précédente et de surpasser les créations des autres groupes !

Coll. Alexandre Couto • © CNCS – Florent Giffard

Marcus Ferreira et Tarcísio Zanon, Costume d’Ala Juvenil : « Mestres do brincar » (Maître des jeux populaires). École de samba Unidos do Viradouro
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Marcus Ferreira et Tarcísio Zanon, Costume d’Ala Juvenil : « Mestres do brincar » (Maître des jeux populaires). École de samba Unidos do Viradouro, 2020

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Joyeuse piñata

Créé en 2020 pour l’école de samba Unidos do Viradouro, ce costume jaune vif a été pensé pour un groupe d’alas surnommés « maîtres des jeux populaires », dont les coiffes festives renvoient à des amusements enfantins. En forme de tête de cheval stylisée et ornée de pompons, celle-ci évoque un cheval-bâton ou une piñata, ces fameuses figurines creuses remplies de sucreries que les petits tentent de casser chacun leur tour. Un rappel que les carnavaliers cherchent avant tout à renouer avec les joies et la liberté de l’enfance, pour le plus grand plaisir de tous !

© CNCS – Florent Giffard

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Carnaval de Rio

Du 4 décembre 2021 au 30 avril 2022

www.cncs.fr

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