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Environnement

Le réchauffement climatique, un enjeu prioritaire pour 47 % des Français interrogés

Election Présidentielle 2022dossier
Selon un sondage Ipsos du «Parisien», l’environnement serait devenu une préoccupation majeure pour les Français. Ils seraient même de plus en plus nombreux à essayer d’agir à leur échelle.
par LIBERATION et AFP
publié le 5 février 2022 à 13h30

Changement climatique… et de mentalité ? Selon un sondage Ipsos du journal le Parisien, le dérèglement climatique représenterait aujourd’hui un «enjeu capital» pour 94 % des Français interrogés. En outre, pour 47 % d’entre eux, il serait prioritaire.

Pour 73 % des sondés, il serait possible de limiter les effets négatifs du réchauffement climatique, à défaut de pouvoir totalement les enrayer. Pour un tiers d’entre eux, il faudrait ainsi changer ses habitudes de vie. Aux paroles s’associeraient même les actes puisque, par exemple, 70 % affirment éteindre la lumière en quittant une pièce, 64 % privilégieraient la douche au bain, 66 % trieraient leurs déchets…

«Les Français sont inquiets face à la menace du réchauffement mais ne sont pas, dans leur majorité, défaitistes ni convaincus qu’il est trop tard, s’enthousiasme Mathieu Gallard, directeur des études chez Ipsos, auprès du Parisien. Au contraire, ils adoptent des gestes quotidiens, modifient leurs habitudes tout en attendant des responsables publics davantage de volontarisme et des actes forts.»

Pas gagné si l’on en juge la place qu’occupe ce sujet dans la présidentielle actuellement… Pour la plupart des participants au sondage (49 %), le levier le plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique resterait un changement de système économique.

Un fossé politique plutôt que générationnel

Autre bonne surprise de ce sondage : toutes les générations s’estimeraient préoccupées par ce sujet. 85 % des moins de 35 ans s’alarmeraient pour la santé de la planète. Chez les plus de 60 ans, ils seraient 77 %. La légère différence s’expliquerait, selon Mathieu Gallard, par une «vision plus distanciée sur les thématiques liées à l’environnement» chez les personnes nées pendant les Trente Glorieuses et ayant profité d’un confort de vie associé à un boom économique… pas toujours très écolo.

Les jeunes et les actifs les amèneraient toutefois à modifier leurs modes de vies. 53 % des moins de 35 ans, 58 % des 35-59 ans, mais aussi 44 % des 60 ans et plus estimeraient que leur vie quotidienne doit bel et bien évoluer.

Les convictions politiques semblent davantage diviser les Français sur le sujet. Moins de la moitié des électeurs des partis de droite placeraient la lutte contre le réchauffement climatique comme un enjeu «prioritaire». A gauche, ils seraient près de 60 %.

Les solutions envisagées aussi font débat. Si les partisans de La République en marche font davantage confiance au développement d’innovations scientifiques et techniques pour l’avenir, les membres de la gauche mettent surtout en cause le fonctionnement du système économique. Comme le martelait Emmanuel Guérin, directeur des affaires internationales à la Fondation européenne pour le climat, auprès de Libération : en matière de solutions envisageables, «le champ des possibles est infini».


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