Du Pérou au Nigeria en passant par l'Équateur, le brut coule à flots. En quelques semaines, plusieurs catastrophes pétrolières ont provoqué des marées noires, impactant la faune, la flore et les approvisionnements en eau des communautés locales. 

Explosion d’un pétrolier au Nigeria


C’est un désastre environnemental de plus qui a lieu le long des côtes du Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique. Les images impressionnantes, diffusées sur les réseaux sociaux par les médias locaux, montrent une épaisse fumée noire s’échappant d’un bateau en train de couler. Si les causes de l’explosion, qui a eu lieu le 2 février, ne sont pas encore connues, le propriétaire, la société Sepcol, a annoncé avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur cet incendie. Les ONG s’inquiètent qu’une fuite de pétrole puisse déverser des milliers de litres de fioul dans le delta du Niger. Ce dernier est depuis des années le théâtre de graves troubles, des groupes armés y percent des oléoducs pour piller du brut, provoquant des désastres écologiques.


En Thaïlande, une marée noire touche le littoral 


60 000 litres au moins. C’est la quantité de pétrole déversée dans le golfe de Thaïlande après la fuite d’un oléoduc sous-marin qui a débuté le 25 janvier. La zone de pollution s’étend sur une cinquantaine de kilomètres carrés. Or la nappe de pétrole touche désormais le littoral, obligeant les autorités à fermer la plage de Mae Ram Phueng. En attendant, une douzaine de navires pulvérisent des milliers de litres de produits chimiques sur la zone touchée. Ces produits, qui décomposent le pétrole en petites particules, coulent au fond de la mer et contaminent la faune et la flore, révèle à l’AFP Thanomsak Boonphakdee de l’université de Burapha (est).


Urgence environnementale au Pérou


Le 15 janvier, alors qu’une éruption volcanique sans précédent et un tsunami s’abattaient sur les îles Tonga, à l’est de l’Australie, un tanker qui déchargeait son pétrole près de Lima a chaviré, provoquant l’une des pires catastrophes environnementales dans la région de ces dernières années. Le 24 janvier, le gouvernement péruvien a décrété l’urgence environnementale pour 90 jours. Le géant pétrolier espagnol Repsol, responsable de ce désastre, s’est engagé à finir les opérations de nettoyage en mars. Au total, 12 000 barils de pétrole ont été déversés.

Un million de litres de pétrole dans l’Amazonie équatorienne


C’est une réserve environnementale de l’Amazonie qui vient d’être souillée par des milliers de barils de pétrole. Le 28 janvier, un oléoduc non enterré a été endommagé après des glissements de terrain et des chutes de pierre, provoquant un jet impressionnant de pétrole. Le brut s’est notamment écoulé dans la Coca, une rivière de l’Amazonie qui se jette dans le fleuve Napo qui alimente en eau de nombreuses communautés. En mai 2020 un incident similaire avait provoqué le déversement de 15 000 barils dans trois rivières de la zone.


Au Yémen, une bombe à retardement


Ce n’est pas encore une catastrophe pétrolière mais cela pourrait bientôt le devenir. Depuis 2015, le pétrolier FSO Safer est abandonné dans la mer Rouge au large du Yémen. Un rapport de Greenpeace paru le 27 janvier établit que sans résolution rapide, une fuite ou une explosion du tanker pourrait provoquer l’une des plus grandes catastrophes pétrolières de l’histoire. Les dommages environnementaux seraient quatre fois plus importants que ceux provoqués par l’Exxon Valdez et exacerberaient la crise humanitaire en cours au Yémen.

Marina Fabre Soundron @fabre_marina avec AFP



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