"Je faisais juste des pouêt-pouêt camion": un Toulonnais poursuivi pour agressions sexuelles sur mineure

Une jeune femme dénonce des agressions sexuelles dont elle aurait été victime au cours de l’adolescence. Son ex-beau-père reconnaît des "gestes déplacés" sans arrière-pensées.

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E.M. Publié le 08/02/2022 à 18:37, mis à jour le 08/02/2022 à 19:29
L’adolescente s’était confiée à plusieurs membres de sa famille qui ne l’avaient pas vraiment prise au sérieux. (Photo doc F.M.)

Le tribunal correctionnel de Toulon s’est donné le temps de la réflexion après le procès de ce trentenaire accusé d’agressions sexuelles sur mineure. Dans cette affaire sans témoins, la défense a plaidé la relaxe et le procureur a requis dix mois de prison avec sursis. Le jugement sera rendu le 28 février.

L’ex-belle-fille du prévenu, à l’occasion d’un stage effectué dans un commissariat, a dénoncé des attouchements dont elle aurait été victime depuis l’âge de 12 ans. Ces agissements n’auraient cessé qu’en 2020, à la faveur de la séparation du couple formé par le mis en cause et la mère de la jeune plaignante, aujourd’hui âgée de 19 ans.

"C’était anodin, pas à caractère sexuel"

"Par exemple, quand on faisait la cuisine, il y avait toujours un moment où il me touchait les fesses." Elle évoque aussi un épisode où l’homme l’aurait caressée à travers ses vêtements alors qu’il la croyait endormie. "Je maintiens devant le tribunal qu’il était nu."

Des allégations fragilisées par une tendance à "l’exagération", selon une expertise psychologique (qui a néanmoins relevé un état de stress post-traumatique). Et par les déclarations de la mère de la jeune fille, la présentant comme une menteuse.

"Honnêtement, c’est incompréhensible", se lamente le mis en cause à la barre du tribunal. "Je n’ai jamais fait ça, à part des “pouêt-pouêt camion" . C’était anodin, ça n’était pas à caractère sexuel...»

"On ne joue pas avec la puberté"

"Pouêt-pouêt camion"? Cela consiste à pincer les seins d’une femme comme on actionnerait le klaxon à poire d’un poids lourd. Selon l’avocat de la défense, la pratique de ce "geste déplacé" serait répandue: "On l’a connue et les enfants le connaissent encore..."

"Cette histoire est peut-être très amusante pour certains hommes, mais ne l’est pas pour une jeune fille. Ça, c’est des attouchements sexuels", avait cadré Me Aurore Boyard, l’avocate de la plaignante. "Lorsque les enfants grandissent, il y a de la pudeur."

Et le procureur Antoine Barat de lancer au prévenu: "On ne peut pas jouer avec le corps d’une jeune fille en pleine puberté."

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