«Il embrassait et pelotait les étudiantes sans leur consentement et menaçait de saboter leurs carrières si elles se plaignaient», dénonce la plainte de Margaret Czerwienski, Lilia Kilburn et Amulya Mandava, dont l’histoire a d’abord été racontée mardi par le New York Times (NYT).
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Depuis cinq ans, les trois femmes ont maintes fois signalé les faits à l’administration de Harvard mais l’université les a traitées avec une «indifférence délibérée», accusent-elles dans leur document judiciaire.
«Un abus de pouvoir» dénoncé
Avec force détails, la plainte raconte par exemple que le professeur a «de manière répétée embrassé de force Lilia Kilburn, l’a pelotée en public et a parlé à voix haute de son viol et de son meurtre» imaginaires si elle avait des relations avec des personnes de même sexe dans certains pays d’Afrique. Concernant «Mlles Czerwienski et Mandava, le professeur Comaroff s’est senti autorisé à les menacer, à salir leur réputation et à perturber leur carrière».
La plainte «vise un abus de pouvoir» et cible l’université de Harvard, «l’une des plus prestigieuses institutions académiques du monde» et son président. Avant un éventuel procès au civil, les plaignantes réclament un dédommagement financier au montant inconnu.
Même si les plaignantes accusent Harvard d’avoir longtemps ignoré leurs allégations, leur plainte reconnaît qu’un «comité de Harvard qui a examiné l’atmosphère du département d’anthropologie vient de conclure qu’il y régnait une ambiance «sexiste et misogyne […] dans une faculté majoritairement blanche et masculine"».
Le silence de Harvard sur les agressions sexuelles
D’après le New York Times, les faits ont commencé à être rendus publics il y a un an dans le journal de Harvard. Le professeur a alors été mis en congés et une enquête interne a conclu qu’il s’était rendu coupable de harcèlement verbal.
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Il ne devrait pas pouvoir enseigner l’an prochain selon le quotidien, qui précise que l’université ne l’a pas accusé de harcèlement ou d’agression sexuels.
Ses avocats, interrogés par le journal, ont indiqué dans un communiqué que leur client démentait «catégoriquement» les accusations des étudiantes. L’université de Harvard, dans le Massachusetts, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.